Face à la perspective d'une fin malheureuse de la guerre en Ukraine, les pays baltes, notamment l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, ressentent une inquiétude croissante. Ils craignent qu'un Putin victorieux ne cherche à étendre son influence, sans les sanctions et avec une machine de guerre en pleine capacité. Les premiers mouvements de Donald Trump font frémir ces nations, conscientes de leur position stratégique.
Les petits États baltes redoutent que les États-Unis ne retirent les 20 000 soldats déployés en Europe centrale depuis le début du conflit. Ces républiques, ayant retrouvé leur indépendance dans les années 90, craignent une tempête parfaite. D'une part, un désengagement américain, et d'autre part, une Russie prête à attaquer à nouveau, renforcée par la fin de ses efforts en Ukraine.
Selon l'analyste politique Aleksandar Djokic, tout dépend de la fin du conflit. Si l'administration Trump pousse l'Ukraine à accepter une offre russe, cela augmenterait les risques d'agression. En revanche, un statu quo pourrait limiter l'expansion de la guerre en Europe.
Après l'annexion de la Crimée, l'OTAN a déployé des battlegroups dans les pays baltes et en Pologne. Actuellement, environ 3 000 soldats sont stationnés dans chaque république balte. Bien que ce nombre soit insuffisant pour repousser une invasion russe, il est conçu pour se renforcer rapidement.
Par exemple, une division britannique est assignée à l'Estonie, prête à intervenir en moins de deux semaines. Cette présence militaire vise à dissuader Moscou, en montrant que toute attaque contre ces petites nations entraînerait une réponse collective des alliés.
Les atrocités commises en Ukraine, comme celles de Bucha, ont accru les inquiétudes des pays baltes concernant le coût humain de la guerre. Ils demandent une révision des stratégies de l'OTAN, passant d'une dissuasion punitive à une dissuasion préventive. Cela signifie que les pertes pour l'assaillant commenceraient dès les premiers mètres d'invasion.
La guerre a rappelé aux Lituaniens l'impact dévastateur des conflits sur les civils. La proximité géographique avec la Biélorussie, alliée de la Russie, renforce cette peur. Leurs dirigeants, comme l'ancien ministre des Affaires étrangères Vytautas Landsbergis, soulignent le besoin de vigilance face à ces menaces.
Les pays baltes, en raison de leur taille, manquent de profondeur stratégique. Une invasion, même mineure, pourrait compromettre leur intégrité territoriale. En effet, la Russie a occupé plus du double du territoire lituanien durant les premiers mois du conflit. Pour ces pays, une telle perte serait catastrophique.
En Estonie, le programme de présence avancée de l'OTAN comprend des troupes britanniques et françaises, ainsi que des chasseurs pour assurer la police aérienne. Cependant, les craintes persistent quant à la réduction potentielle des troupes américaines sous l'administration Trump, qui pourrait affecter la sécurité de la région.
Les pays baltes vivent dans l'angoisse d'un possible retrait des États-Unis et d'une Russie agressive. Ils renforcent leur défense tout en surveillant attentivement les développements politiques. L'avenir de la sécurité en Europe dépendra de la capacité de ces nations à s'unir et à se préparer face à une menace potentielle. La situation est critique, et chaque décision comptera.