Le président américain Donald Trump a récemment invoqué une loi de temps de guerre datant du XVIIIe siècle. Cette décision a permis l'expulsion de plus de 200 membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua vers le Salvador. Le président salvadorien, Nayib Bukele, a annoncé leur incarcération dans une prison de haute sécurité.
Malgré une décision de justice américaine ordonnant une suspension de 14 jours des expulsions, la Maison Blanche a affirmé que les avions avaient déjà décollé. Selon eux, la décision judiciaire n'avait pas de fondement légal et a été rendue après que les membres du gang ont été éloignés du territoire.
La loi de 1798, utilisée pour la dernière fois pendant la Seconde Guerre mondiale, permet au président d'arrêter ou d'expulser des citoyens d'une nation ennemie. Cette loi a été appliquée à trois reprises dans l'histoire américaine, notamment pendant la guerre anglo-américaine de 1812 et la Première Guerre mondiale.
Donald Trump a signé l'arrêté d'expulsion un vendredi, mais celui-ci n'a été rendu public que le lendemain. Les autorités américaines ont justifié cette action en affirmant que Tren de Aragua menait une guerre irrégulière contre les États-Unis, ce qui a conduit à la décision d'expulsion immédiate des membres du gang.
La réaction du président Bukele sur les réseaux sociaux a été marquée par un ton sarcastique. Il a publié un message indiquant que les membres du gang étaient déjà en route vers le Salvador, accompagnant son tweet d'un émoji qui rit. Cette attitude a suscité des critiques, notamment de la part de défenseurs des droits humains.
Des organisations comme l'ACLU et Democracy Forward ont contesté cette expulsion. Elles ont fait valoir que la loi de 1798 ne devait pas être appliquée en temps de paix, qualifiant cette décision d'injuste et d'infâme.
Le transfert des membres du gang a été effectué vers le Centre de détention pour terroristes (Cecot), une prison de haute sécurité inaugurée récemment. Ce centre est destiné à accueillir les membres de gangs criminels dans le cadre de la politique de sécurité de Bukele.
Selon des sources, 137 des prisonniers expulsés ont été renvoyés en vertu de la loi de 1798. Cette situation soulève des questions sur les implications de cette loi dans le contexte actuel et sur la manière dont elle pourrait affecter la relation entre les États-Unis et le Venezuela.
La décision d'expulser les membres du gang Tren de Aragua soulève des préoccupations sur les droits humains et la légalité de l'application d'une loi ancienne. Les réactions des gouvernements et des organisations de défense des droits humains montrent un fossé croissant sur la manière de traiter la criminalité transnationale. L'avenir de cette situation reste incertain et sera suivi de près par la communauté internationale.