Le président des États-Unis, Donald Trump, a décidé de suspendre l'application d'une loi anti-corruption qui permet la poursuite des Américains accusés de corruption à l'étranger. Cette loi, en vigueur depuis environ 50 ans, interdit aux entreprises américaines d'essayer d'obtenir ou de conserver des contrats en corrompant des fonctionnaires étrangers.
Lors de la signature de l'ordonnance exécutive, Trump a déclaré que cela signifierait beaucoup plus de business pour l'Amérique. Un communiqué de la Maison Blanche a souligné que l'application "trop expansive" et "imprévisible" de la loi menaçait l'avancement économique des États-Unis.
Transparency International, un organisme de surveillance de la corruption, a réagi en affirmant que la décision de Trump "diminue - et pourrait ouvrir la voie à l'élimination complète - du joyau de la lutte des États-Unis contre la corruption mondiale". Toutefois, Trump a soutenu que l'application de la loi ne ferait que bloquer les pratiques commerciales habituelles dans d'autres pays.
Il a également ajouté que l'application de cette loi détourne des ressources nécessaires à la préservation des libertés américaines. La Maison Blanche a précisé que les entreprises américaines souffrent d'une application excessive de la loi, les empêchant de participer à des pratiques courantes chez leurs concurrents internationaux.
Des cas précédents où cette loi a été appliquée incluent Goldman Sachs et le géant minier Glencore. En 2020, Goldman Sachs a accepté de payer près de 3 milliards de dollars pour mettre fin à une enquête sur son rôle dans le scandale de corruption 1MDB. La filiale malaisienne de la banque a admis avoir versé plus de 1 milliard de dollars en pots-de-vin.
En 2022, Glencore a annoncé qu'il paierait 180 millions de dollars à la République Démocratique du Congo pour régler des accusations de corruption. Cela a suivi une série de cas de corruption menés par des pays, dont les États-Unis.
Le même jour où Trump a signé l'ordonnance, le ministère de la Justice a demandé aux procureurs fédéraux de laisser tomber l'affaire de corruption contre le maire de New York, Eric Adams, qui a plaidé non coupable d'avoir accepté des fonds de campagne illégaux. La Maison Blanche a déclaré que l'acte d'accusation avait "restreint" la capacité du maire à traiter des questions telles que l'immigration illégale et la criminalité violente.
Trump a également gracié l'ancien gouverneur de l'Illinois, Rod Blagojevich, un démocrate qui a purgé huit ans de prison pour des accusations de corruption. Sa peine a été commuée par Trump durant son premier mandat.
La suspension de l'application de la loi anti-corruption par Trump pourrait avoir des implications profondes sur la lutte contre la corruption à l'étranger. Cela soulève des questions sur l'intégrité des affaires internationales et sur la manière dont les entreprises américaines pourraient désormais opérer sur la scène mondiale. Les réactions des experts et des organismes de surveillance de la corruption seront à suivre de près.