Lors d'une rencontre tendue à la Maison Blanche, Donald Trump a confronté le président Cyril Ramaphosa au sujet des violences contre les agriculteurs blancs en Afrique du Sud. Cette réunion, initialement amicale, a rapidement pris une tournure sérieuse lorsque Trump a présenté des vidéos et des articles contestés.
Trump a demandé à son personnel de diffuser une vidéo montrant des politiciens sud-africains appelant à la violence contre les agriculteurs blancs. Il a également montré des images de rangées de croix, prétendant qu'il s'agissait de tombes de fermiers assassinés. Selon lui, ces croix représentaient plus de mille agriculteurs blancs.
Cependant, ces croix ne marquent pas des tombes. Elles proviennent d'une manifestation pour le couple de fermiers Glen et Vida Rafferty, tués en 2020. Darrell Brown, organisateur de la marche, a précisé que chaque croix représentait environ 10 agriculteurs commerciaux assassinés.
Trump a déclaré que de nombreuses personnes étaient préoccupées par la situation en Afrique du Sud, évoquant des cas de persécution et de génocide. Il a même mentionné un taux de meurtres élevé dans le pays, avec 26 232 meurtres rapportés l'année dernière, dont 44 concernaient la communauté agricole.
Les chiffres ne précisent pas la race des victimes, mais ils ne soutiennent pas les affirmations de "génocide blanc" répétées par Trump. Un juge sud-africain a qualifié l'idée de génocide de "clairement imaginée" et "non réelle".
Trump a également montré des vidéos de rassemblements politiques où des participants chantaient "Tuez le Boer", une chanson anti-apartheid controversée. Il a affirmé que ceux qui chantaient étaient des "officiels" en fonction. Cependant, Julius Malema, l'un des leaders de ce chant, a quitté le parti ANC en 2012 et n'a jamais occupé de poste officiel dans le gouvernement.
Ramaphosa a souligné que le parti EFF, dirigé par Malema, est une "petite minorité" et que la politique gouvernementale est opposée à ces discours. Il a insisté sur le fait que le gouvernement sud-africain ne soutient pas de tels appels à la violence.
Au cours de la réunion, Trump a exhibé des articles qu'il affirmait prouver l'existence de meurtres d'agriculteurs blancs. Il a montré une image en disant qu'il s'agissait de sites d'enterrement. Cependant, cette image ne provenait pas d'Afrique du Sud, mais d'un rapport sur des femmes tuées en République Démocratique du Congo.
Cette confusion a été signalée par l'agence de presse française AFP, confirmée par BBC Verify, qui a identifié l'image comme étant d'un clip de l'agence Reuters filmé à Goma en février.
La confrontation entre Trump et Ramaphosa a mis en lumière des allégations controversées et des informations trompeuses sur la situation des agriculteurs blancs en Afrique du Sud. Les déclarations de Trump sur le génocide et les violences sont largement contestées par les données et les déclarations officielles. Cette rencontre souligne les tensions persistantes autour des questions raciales et politiques dans le pays.