Si l'on se fie aux narratives des équipes de presse de la Maison Blanche et du Kremlin, le compromis de Vladimir Poutine et Donald Trump pour la paix semble évident. Toutefois, en lisant entre les lignes, il est clair que la situation est restée inchangée depuis quelques semaines.
Vladimir Poutine a rejeté, pour la deuxième fois, la proposition de cessez-le-feu convenue entre les États-Unis et l'Ukraine en Arabie Saoudite. Alors que Zelensky a accepté une trêve totale, Poutine n'a pas suivi. Le Kremlin a transformé cette proposition en une simple trêve énergétique, permettant ainsi de continuer les bombardements sur les villes ukrainiennes.
Alors que les communiqués étaient diffusés, la Russie a lancé une nouvelle vague de drones et de missiles. Le Kremlin a également admis qu'il ne pouvait pas accepter la proposition de Trump, car un cessez-le-feu de 30 jours nécessiterait d'arrêter la mobilisation des forces armées ukrainiennes.
La Russie exige essentiellement une capitulation de l'Ukraine. Il est frappant de constater que Trump n'a pas encore exigé quoi que ce soit de la part de la Russie, malgré le rejet de sa proposition. Pour l'Ukraine, cela a été une série de humiliations et de renoncements.
De plus, les discussions sur les territoires occupés, la centrale de Zaporiyia et les garanties de sécurité semblent avoir disparu des communiqués. Les États-Unis et la Russie s'engagent à entamer des négociations techniques pour un cessez-le-feu maritime, mais cela ressemble à une répétition de ce qui a déjà été dit.
La trêve énergétique bénéficie également à Moscou, car les attaques sur les raffineries ukrainiennes causent des dommages considérables à l'industrie pétrolière russe. Les bombardements sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes entraînent des pannes de courant dans tout le pays.
Max M. Kampelman, qui a négocié des accords d'armement avec Moscou, a souligné que pour traiter avec des négociateurs soviétiques, il est crucial de rester à la table des négociations plus longtemps qu'eux. Le temps joue en faveur de Poutine.
Trump, avec son idée d'une paix rapide, a montré une faiblesse dans ses discours. Il a dit à Zelensky qu'il n'avait pas de cartes à jouer, mais il a déjà montré ses intentions à Poutine. Le Kremlin pourrait maintenant retarder les négociations, espérant que Trump finisse par céder.
L'objectif serait que les États-Unis se retournent contre l'Ukraine, ce qui représenterait une victoire pour le Kremlin. Cela montre comment Poutine sait manipuler la situation à son avantage.
Poutine, en tant qu'ancien agent du KGB, sait comment manipuler les perceptions et les discours. En jouant sur l'ego de Trump, il parvient à maintenir ses exigences maximales. Les décisions concernant l'Ukraine semblent être prises sans la participation des dirigeants européens, ce qui soulève des inquiétudes pour l'avenir de la région.