Rached Ghannouchi, le leader du parti conservateur musulman Ennahdha, a été photographié en 2022. Mercredi, plusieurs personnalités politiques, dont Ghannouchi et un ancien chef de gouvernement, ont reçu de lourdes peines de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État », selon des avocats.
La Tunisie est actuellement gouvernée par Kaïs Saïed, au pouvoir depuis 2019. Ghannouchi, opposant historique, a été condamné à 22 ans de prison, tandis que l’ancien Premier ministre Hichem Mechichi a écopé de 35 ans.
Les journalistes Chahrazed Akacha et Chadha Hadj Mbarek ont également été condamnées, respectivement à cinq ans et 27 ans de prison. Ces décisions judiciaires soulèvent des inquiétudes sur la liberté d’expression en Tunisie.
Les avocats affirment que ces condamnations sont le résultat d'une répression politique orchestrée par le régime en place.
L'affaire, nommée Instalingo, concerne une société de production de contenu numérique. Elle est accusée d'avoir comploté « contre la sûreté de l’État ». Plusieurs accusés dénoncent cette affaire comme étant politique.
Yahia Khili, un des propriétaires de ce média, a été condamné à 38 ans de réclusion. Cette situation met en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement et les médias en Tunisie.
Selon Khadija Mohsen-Finan, le président utilise la coercition contre ceux qui s'opposent à lui. Michaël Ayari, analyste pour l’ONG International Crisis Group, souligne que Kaïs Saïed « voit des complots partout ».
Ce climat de peur et de répression soulève des questions sur l'avenir de la démocratie en Tunisie. De nombreux observateurs craignent pour les droits fondamentaux.
Une cinquantaine de personnes ont été jugées, incluant l'ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohammed-Ali Aroui, et le dirigeant d'Ennahdha, Seyed Ferjani, condamnés à 16 et 13 ans respectivement.
Ces jugements illustrent la fermeté du régime actuel envers ses opposants et la volonté de maintenir un contrôle strict sur la vie politique.
Les récentes condamnations en Tunisie révèlent une tension croissante entre le gouvernement et l'opposition. La situation politique soulève des inquiétudes quant à la liberté d'expression et aux droits humains dans le pays. Les observateurs continuent de suivre de près ces développements.