Guerre en Ukraine : Positions, Délégations… Que faut-il attendre des nouveaux pourparlers directs qui s'ouvrent en Turquie ?

Négociations à Istanbul

Les délégations russe et ukrainienne se rencontrent à nouveau ce lundi à Istanbul, en Turquie. Cette réunion fait suite à un premier round de discussions directes qui s'est tenu à la mi-mai. Les espoirs de mettre fin à la guerre déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022 semblent encore lointains.

Le nouveau cycle de négociations débutera à 13 heures (12 heures à Paris) au palais Ciragan, un ancien palais ottoman devenu un hôtel de luxe. Les précédentes discussions avaient abouti à un échange de prisonniers, mais peu d'avancées concrètes ont été réalisées.

Positions des deux camps

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a discuté des pourparlers avec son homologue américain, Marco Rubio. La Russie a annoncé qu'elle présenterait un mémorandum de ses conditions pour un accord de paix. Cependant, elle a refusé de le transmettre à l’Ukraine, malgré les demandes de Kiev.

Les priorités de l’Ukraine incluent un cessez-le-feu complet et le retour des prisonniers. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également exprimé le souhait d'une rencontre directe avec Vladimir Poutine, une perspective que le Kremlin a rejetée à plusieurs reprises.

Conditions de Moscou

Moscou refuse le cessez-le-feu inconditionnel demandé par Kiev et les Occidentaux. La Russie insiste pour traiter les causes profondes du conflit, ce qui inclut des demandes telles que le retrait de l’Ukraine de l’Otan et l’annexion de cinq régions. Ces conditions sont jugées inacceptables par Kiev.

En retour, l’Ukraine exige le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité. Ces garanties devraient être soutenues par les Occidentaux, incluant la protection de l’Otan, ce que la Russie refuse catégoriquement.

Composition des délégations

La délégation russe sera dirigée par Vladimir Medinski, un conseiller de Poutine. Medinski a précédemment mené des négociations infructueuses et a remis en question l'existence de l'Ukraine. Le président russe ne sera pas présent lors de ces discussions.

Du côté ukrainien, le ministre de la Défense, Roustem Oumerov, conduira la délégation. Des conseillers diplomatiques d’Allemagne, de France et de Grande-Bretagne seront également présents pour soutenir l'équipe ukrainienne.

Contexte militaire actuel

Cette rencontre intervient après une attaque ukrainienne audacieuse sur le sol russe. Un assaut coordonné de drones a touché plusieurs aérodromes militaires russes. Cette opération, menée via des drones introduits clandestinement, a des implications significatives pour les capacités militaires russes.

Malgré ces avancées, sur le terrain, l'Ukraine fait face à des difficultés. Les troupes russes ont progressé dans la région de Soumy, et la Russie pourrait chercher à établir une zone tampon pour prévenir les incursions ukrainiennes.

Conclusion

Les négociations à Istanbul représentent une étape cruciale dans le processus de paix. Cependant, les divergences entre les deux camps demeurent profondes. La situation militaire actuelle et les conditions posées par Moscou compliquent davantage la recherche d'un accord durable. L'issue de ces discussions pourrait avoir des répercussions significatives sur l'avenir de la région.