
Le soutien infaillible de l’Europe ne suffit plus à compenser le désengagement des États-Unis. Selon l’institut de recherche allemand Kiel Institute, l’aide militaire à l’Ukraine pourrait atteindre son plus bas niveau en 2025. Les Européens, qui fournissent désormais l’essentiel, n’arrivent plus à compenser l’arrêt de l’aide américaine.
Christoph Trebesch, responsable de l’équipe du Kiel Institute, a déclaré : « D’après les données disponibles jusqu’en octobre, l’Europe n’a pas réussi à maintenir l’élan du premier semestre 2025 ». Avant le désengagement des États-Unis, ceux-ci fournissaient plus de la moitié de l’aide militaire à l'Ukraine.
Au cours des dix premiers mois de 2025, 32,5 milliards d’euros d’aide militaire ont été alloués à l’Ukraine, principalement par l’Europe. Cependant, pour égaler la plus faible année d’aide, il faudrait allouer plus de 5 milliards d’euros dans les deux mois à venir. Pour atteindre la moyenne de 41,6 milliards annuels entre 2022 et 2024, il faudrait dépasser 9 milliards d’euros.
Malheureusement, entre juillet et octobre, seulement 2 milliards d’euros ont été alloués en moyenne chaque mois. Ce ralentissement pourrait signifier que 2025 sera l’année avec le moins de nouvelles allocations d’aide pour l’Ukraine depuis 2022, selon les chercheurs du Kiel Institute.
Les contributions des pays européens montrent des disparités. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont doubler voire tripler leurs contributions respectives. En revanche, le soutien de l’Italie a diminué de 15 %, tandis que l’Espagne n’a alloué aucune nouvelle aide militaire en 2025.
Ces variations dans le soutien mettent en lumière les défis auxquels l’Europe fait face pour maintenir un front uni en faveur de l’Ukraine. Le besoin d’un engagement constant est crucial pour la stabilité de la région.
La Commission européenne explore actuellement des moyens de financer un prêt à l’Ukraine en utilisant les avoirs russes gelés dans l’Union européenne. L’objectif est de débloquer un montant initial de 90 milliards d’euros lors d’un sommet prévu le 18 décembre à Bruxelles.
Cependant, ce projet complexe, où Euroclear prête l’argent à l’UE pour qu’elle le prête à Kiev, fait face à une forte résistance de la Belgique. Ce pays craint des représailles de la part de la Russie, ce qui complique davantage la situation.
En résumé, le soutien militaire à l’Ukraine est à un tournant critique. Les contributions européennes, bien que significatives, ne suffisent pas à compenser le désengagement américain. L’avenir de l’aide dépendra de la capacité des pays européens à s’unir et à répondre aux défis actuels. La situation reste précaire et nécessite une attention constante.