Le maire de Kyiv, Vitali Klitschko, a récemment déclaré que l'Ukraine pourrait être amenée à céder des territoires dans le cadre d'un accord de paix avec la Russie. Cette annonce survient alors que la pression monte, notamment de la part de l'ancien président américain, Donald Trump, pour accepter des concessions territoriales.
Dans une interview accordée à la BBC, Klitschko a évoqué l'éventualité de céder des terres, tout en soulignant que cela ne serait pas juste. Il a précisé que, pour obtenir une paix temporaire, cela pourrait être envisagé. Cependant, il a insisté sur le fait que le peuple ukrainien ne pourrait jamais accepter l'occupation par la Russie.
Cette déclaration fait suite à une attaque dévastatrice par missile et drone qui a coûté la vie à 12 personnes à Kyiv. Klitschko a souligné que c'était l'une des attaques les plus meurtrières sur la capitale ukrainienne depuis plusieurs mois.
Depuis l'invasion à grande échelle lancée par le président Vladimir Poutine en 2022, la Russie contrôle environ 20 % du territoire ukrainien. Klitschko a déclaré qu'il se sentait responsable de la capitale, qu'il décrit comme le cœur du pays en guerre.
Il a également mentionné que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pourrait être contraint de prendre une solution douloureuse pour parvenir à la paix. Klitschko est l'un des rares politiciens ukrainiens à évoquer publiquement la possibilité de céder des territoires, même temporairement.
Klitschko et Zelensky, bien qu'appartenant à des camps politiques différents, ont souvent eu des frictions. Le maire a accusé le président de tenter d'affaiblir son autorité. Lors d'une récente interview, il a confirmé qu'il n'était pas impliqué dans les discussions de paix, laissant cette responsabilité à Zelensky.
Les tensions entre Zelensky et Trump ont également été mises en lumière, notamment lors d'une rencontre à la Maison Blanche où des divergences sur la situation en Crimée ont été discutées. Klitschko a suggéré que ces questions devraient être abordées sans caméras pour faciliter les discussions.
Récemment, Trump a critiqué Zelensky, l'accusant de nuire aux négociations de paix en refusant de reconnaître le contrôle russe sur la Crimée, annexée illégalement en 2014. Trump a affirmé que la Crimée avait été perdue il y a des années et ne devrait plus être un sujet de discussion.
En réponse, Zelensky a rappelé une déclaration de 2018 de l'ancien secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, qui rejetait l'annexion russe. Cette situation a suscité des inquiétudes parmi les alliés européens de l'Ukraine concernant le rapprochement des relations entre Trump et Poutine.
Les propos de Klitschko soulignent les défis complexes auxquels l'Ukraine est confrontée dans sa lutte pour la souveraineté. Alors que les discussions sur la paix se poursuivent, la question des concessions territoriales reste délicate. L'Ukraine, tout en cherchant la paix, doit naviguer entre ses principes et les réalités de la guerre.