Le consortium chinocanadien Sinopetrol fait face à un ultimatum concernant l'attribution du champ pétrolier Sacha, un atout énergétique majeur en Équateur. Ce champ contient 237 millions de réserves prouvées, ce qui en fait une ressource précieuse. Le président Daniel Noboa a répondu aux critiques croissantes suite à cette décision gouvernementale, prise sans concours public.
Le gouvernement exige un versement immédiat de 1.500 millions de dollars comme boni anticipé. Ce délai se termine lundi prochain. Noboa a déclaré : « Si aucune réponse urgente n'est donnée, nous envisagerons d'autres options », soulignant la pression sur le consortium.
Les fonds demandés sont destinés à l'investissement social et à la lutte contre le crime organisé, un problème majeur en Équateur. Le pays a été marqué par une violence croissante, le rendant le plus dangereux de la région. La polémique autour de cette concession pourrait avoir des répercussions politiques, surtout avec la campagne électorale qui approche.
En effet, la situation est d'autant plus délicate que l'attribution directe à un consortium comprenant des entreprises chinoises et canadiennes place Équateur sur le chessboard géopolitique de la nouvelle administration américaine. Les tensions avec le Panama, liées à la présence chinoise, intensifient encore le climat politique.
Le gouvernement justifie cette concession en raison de l'détérioration de Sacha, qu'il décrit comme une « joyau de la couronne pétrolière qui s'est oxydé ». La ministre de l'Énergie, Inés Manzano, a averti des risques de catastrophes environnementales, citant plus de 1.200 points de contamination.
La faiblesse financière de PetroEcuador a conduit à cette forme de privatisation, qui vise à moderniser les installations et à augmenter la production. Actuellement, Sacha produit 76.980 barils par jour, représentant 16 % de la production nationale.
Avec l'entrée du consortium dirigé par la société d'État chinoise, la production pourrait atteindre 100.000 barils par jour. Cependant, Équateur reste en deçà des géants sud-américains tels que Brésil et Venezuela, qui produisent respectivement trois millions et un million de barils par jour.
La production d'Équateur, qui ne dépasse pas 500.000 barils, a également chuté d'environ 2 % ces derniers mois. Cette situation a suscité des inquiétudes parmi les opposants politiques, qui demandent des enquêtes sur un éventuel trafic d'influence.
La réaction de l'opposition a été immédiate. Des leaders, comme Leónidas Iza, ont exigé la suspension de l'accord devant la Cour suprême. Iza, qui a dirigé des mobilisations indigènes par le passé, prépare actuellement des manifestations à travers le pays.
Ces mobilisations pourraient intensifier les tensions politiques alors que le gouvernement fait face à des critiques croissantes sur sa gestion des ressources naturelles. La situation reste donc instable et pourrait avoir des répercussions à long terme.
La concession du champ pétrolier Sacha soulève des questions cruciales sur la gouvernance, l'environnement et la société équatorienne. Les décisions prises dans les jours à venir auront un impact significatif sur la direction future du pays. Le gouvernement doit naviguer prudemment entre les exigences économiques et les préoccupations sociales.