Selon l'agence nucléaire des Nations Unies, l'Iran a considérablement augmenté sa production d'uranium enrichi. Dans un rapport confidentiel, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a révélé que l'Iran possède désormais plus de 400 kg d'uranium enrichi à 60%, un niveau proche de la qualité militaire. Cela représente une augmentation de près de 50% en trois mois.
Cette quantité d'uranium est suffisante pour produire environ dix armes nucléaires si elle est davantage raffinée. L'Iran est ainsi le seul État non armé nucléairement à produire de l'uranium à ce niveau. Bien que l'Iran affirme que son programme est pacifique, l'AIEA n'a pas pu confirmer cette affirmation.
Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, a exprimé de vives inquiétudes concernant "l'augmentation significative" de la production d'uranium enrichi par l'Iran. En réponse à ce rapport, Israël a accusé l'Iran d'être "totalement déterminé" à acquérir des armes nucléaires. Le bureau du Premier ministre israélien a déclaré qu'un tel niveau d'enrichissement n'a aucune justification civile.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a réagi en affirmant que Téhéran considère les armes nucléaires comme "inacceptables". Il a souligné que l'Iran partage cette position avec les autres nations, indiquant une volonté de dialogue sur ce sujet délicat.
Les négociations entre Téhéran et Washington se poursuivent depuis avril, avec un optimisme partagé mais des divergences sur des questions clés. L'une des plus importantes est de savoir si l'Iran pourra continuer son enrichissement dans le cadre d'un futur accord. L'Iran insiste sur le fait que son programme nucléaire est entièrement pacifique.
Cependant, l'AIEA a noté qu'elle "ne peut pas vérifier" cette affirmation en raison du refus de l'Iran de laisser accéder ses inspecteurs. De plus, l'Iran n'a pas répondu à des questions anciennes concernant son histoire nucléaire.
Des conseillers du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, ont récemment suggéré que l'Iran pourrait reconsidérer sa position contre la construction d'armes nucléaires si la pression internationale augmente. Ces déclarations ont suscité des inquiétudes parmi les diplomates occidentaux, qui craignent un rapprochement de l'Iran vers un statut de seuil nucléaire.
La réunion du conseil de l'AIEA prévue dans les jours à venir pourrait déterminer les prochaines étapes, alors que la pression internationale sur Téhéran augmente pour qu'il coopère pleinement avec les inspections. Les diplomates estiment qu'un renvoi de l'Iran au Conseil de sécurité de l'ONU pourrait survenir lors d'une prochaine réunion du conseil de l'AIEA.
La situation autour du programme nucléaire iranien demeure complexe et préoccupante. Avec une augmentation significative de son stock d'uranium enrichi, l'Iran fait face à des pressions internationales croissantes. L'avenir de ses négociations avec les États-Unis et d'autres nations reste incertain, mais les implications de ses actions pourraient avoir des conséquences majeures pour la sécurité mondiale.