Les autorités ougandaises ont lancé un essai clinique d'un vaccin contre la souche soudanaise d'Ebola, suite à la mort d'une infirmière à Kampala. Ce développement survient alors que l'épidémie suscite des inquiétudes croissantes parmi les professionnels de la santé.
Un infirmier de 32 ans est décédé mercredi dernier, confirmant par des tests post-mortem qu'il était infecté par la souche soudanaise. Diana Atwine, secrétaire permanente du ministère de la santé, a déclaré que l'essai clinique recrute des travailleurs de la santé et d'autres personnes exposées au virus.
Depuis la déclaration de l'épidémie le 30 janvier, le nombre total de cas a atteint trois, dont deux proviennent de la famille de la victime. Les responsables enquêtent sur l'origine de l'épidémie.
L'Organisation mondiale de la santé collabore avec le ministère de la santé ougandais, l'Institut de recherche sur les virus d'Ouganda et l'Institut pulmonaire de l'Université Makerere pour mener cet essai. Le vaccin, développé par Merck, est fourni par l'Initiative internationale pour le vaccin contre le sida.
Cette épidémie se distingue des précédentes en raison de la souche soudanaise, qui présente des symptômes similaires à ceux d'autres types d'Ebola, mais sans vaccin approuvé à ce jour.
Les symptômes de l'infection par Ebola incluent hémorragies, maux de tête et douleurs musculaires. Cette maladie grave affecte les humains et d'autres primates, selon l'OMS. La transmission se fait généralement par contact avec les fluides corporels d'une personne infectée.
L'Ouganda a déjà connu cinq épidémies d'Ebola, dont une en 2000 qui a causé des centaines de décès. La souche Zaire est la principale autre forme d'Ebola, et des experts soulignent que la souche soudanaise peut être tout aussi agressive.
Les travailleurs de la santé et les personnes potentiellement exposées reçoivent des doses supplémentaires du vaccin candidat. La population mobile de Kampala, estimée à quatre millions, complique le suivi des contacts, essentiel pour contenir la propagation.
Le Dr Craig Spencer, expert en santé publique, a souligné l'importance d'une réponse rapide. L'essai clinique a débuté peu après la déclaration de l'épidémie, permettant d'évaluer l'efficacité du vaccin.
Lors de l'épidémie de deux ans, un essai de vaccin n'était pas prêt à temps. L'Initiative internationale pour le vaccin contre le sida a confirmé que le vaccin candidat utilise la même plateforme que le vaccin Zaire à dose unique de Merck.
Il n'existe actuellement aucun traitement connu pour la nouvelle souche soudanaise d'Ebola, mais l'espoir repose sur l'éventuelle disponibilité d'un vaccin expérimental dans les semaines à venir.
Cette épidémie d'Ebola en Ouganda représente un défi majeur pour la santé publique. La collaboration internationale et les essais cliniques rapides sont cruciaux pour contrôler la propagation du virus. Les experts soulignent l'importance d'une action immédiate pour éviter une crise régionale, voire mondiale.