
Le Premier ministre a récemment pris en main le dossier agricole lors d'une réunion de crise à Matignon. Sébastien Lecornu, qui s'est concentré sur le budget ces dernières semaines, a demandé une accélération de la vaccination contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Cette maladie affecte les élevages, entraînant une forte mobilisation des agriculteurs, notamment dans le Sud-Ouest.
Il est prévu qu'il rencontre, d'ici la fin de la semaine, les syndicats agricoles. Certains d'entre eux critiquent la gestion de cette maladie animale et s'opposent à la signature d'un traité de libre-échange avec des pays du Mercosur. Une réunion supplémentaire est prévue pour discuter des mesures à prendre contre l’épizootie.
La colère des agriculteurs ne faiblit pas, avec des blocages routiers et ferroviaires persistants dans le Sud-Ouest. Ils s'opposent à la stratégie gouvernementale d'abattage systématique des bovins dès qu'un cas de DNC est détecté. Actuellement, 113 foyers de cette maladie ont été recensés en France.
La FNSEA, premier syndicat agricole, a appelé à une manifestation à Bruxelles pour contester le traité de libre-échange. Marine Le Pen a également exhorté le président Emmanuel Macron à refuser ce traité, soulignant son impact sur la souveraineté agricole de la France.
Depuis le début de l'épidémie de DNC, l'État a mis en place une stratégie fondée sur trois piliers : l'abattage systématique, la vaccination et la restriction des mouvements. Annie Genevard, la ministre de l'Agriculture, a réaffirmé cette approche. Toutefois, plusieurs syndicats demandent la fin de l'abattage total et une extension de la zone de vaccination.
La ministre a reconnu la détresse des éleveurs et a proposé un élargissement de la zone vaccinale, visant à protéger entre 600 000 et un million de bovins. Cependant, des agriculteurs estiment que les mesures proposées ne sont pas suffisantes et que les blocages continueront.
Les manifestations se poursuivent, avec des routes et des voies ferroviaires toujours bloquées. Entre la Haute-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques, l'autoroute A64 reste coupée sur 180 km. Les agriculteurs ont passé plusieurs nuits sur place pour exprimer leur mécontentement.
Des feux ont été allumés le long des routes et environ 200 agriculteurs continuent d'empêcher la circulation. Baptiste Marquié, un exploitant céréalier, a souligné que cette situation détruit non seulement des élevages, mais aussi des familles et des générations de travail.
La gestion de la DNC et les négociations sur le Mercosur sont au cœur des préoccupations des agriculteurs. Les syndicats demandent des actions concrètes et une prise en compte de leurs revendications. La situation reste tendue et les blocages devraient se poursuivre tant que des solutions satisfaisantes ne seront pas proposées.