
Ben Cohen, cofondateur de Ben & Jerry's, a récemment exprimé ses craintes concernant l'avenir de la marque. Lors d'une interview avec la BBC, il a déclaré que si l'entreprise restait sous la propriété de Magnum, ses valeurs seraient compromises, entraînant la disparition de son essence. Il a averti que cela pourrait transformer la marque en une simple "bouillie congelée".
Cohen a appelé à ce que Ben & Jerry's soit détenu par des investisseurs qui soutiennent la marque et ses valeurs. Il a également suggéré qu'un "virage à 180 degrés" serait nécessaire pour préserver l'intégrité de l'entreprise. Cette déclaration s'inscrit dans un contexte de dissensions entre les cofondateurs et leurs propriétaires.
Jerry Greenfield, l'autre cofondateur, a annoncé début septembre son départ de l'entreprise. Il a exprimé que, après 47 ans, il ne pouvait plus rester en toute conscience en raison de désaccords sur les valeurs de l'entreprise. Son départ souligne les tensions croissantes au sein de la direction de Ben & Jerry's.
Ben & Jerry's est reconnue pour ses engagements en faveur de la protection de l'écologie et des droits humains. Lors de son rachat par Unilever en 2000, la marque avait obtenu le droit de préserver son intégrité à travers un conseil d'administration indépendant. Cependant, cette indépendance est mise à mal par les récentes actions d'Unilever.
En 2022, Ben & Jerry's n'a pas réussi à empêcher Unilever de vendre ses glaces dans les colonies de Cisjordanie, un acte jugé contraire à ses valeurs. En mai, Cohen a été expulsé d'une audition parlementaire à Washington pour avoir critiqué le soutien américain à Israël. Ce climat a exacerbé les tensions entre la marque et sa maison mère.
Ben & Jerry's a déposé une plainte contre Unilever, accusant le géant agroalimentaire d'avoir "réduit au silence" ses tentatives de soutenir les Palestiniens de Gaza. Unilever aurait tenté de démanteler le conseil d'administration indépendant de la marque, menaçant ses membres de poursuites judiciaires. La maison mère a rejeté ces accusations.
Greenfield a dénoncé la situation, affirmant que l'entreprise avait été mise à l'écart par crainte de contrarier le pouvoir. Il a souligné le moment difficile pour les droits civiques aux États-Unis. Un porte-parole de Magnum a déclaré vouloir une marque "forte et apolitique", ce qui soulève des questions sur l'avenir de l'engagement social de Ben & Jerry's.
Les récentes déclarations de Ben Cohen et le départ de Jerry Greenfield mettent en lumière les tensions internes et les défis auxquels Ben & Jerry's fait face. Alors que la marque lutte pour maintenir ses valeurs face à des pressions extérieures, l'avenir de cette icône de la crème glacée semble incertain. La situation soulève des questions cruciales sur la direction que prendra la marque à l'avenir.