Trois personnes, dont un couple marié, ont été libérées par décision judiciaire après leur arrestation pour des délits de traite et des violations des droits des travailleurs. Ces individus ont été accusés d'avoir contraint une femme à travailler jusqu'à 73 heures par semaine pour un salaire net de 150 euros, tout en l'obligeant à avoir des relations sexuelles avec l'un des prévenus.
L'enquête a été dirigée par la Unité contre les Réseaux d'Immigration et les Falsifications Documentaires (UCRIF) de Valladolid. Elle a été déclenchée suite à la détection d'une victime paraguayenne, qui a été trompée dans son pays d'origine et exploitée dans deux établissements de Valladolid. Le couple, établi à Valladolid, a persuadé la victime de venir en Espagne avec la promesse d'un travail décent dans le secteur de l'hôtellerie.
À son arrivée, la femme a été soumise à des conditions de semi-esclavage et forcée de rembourser une prétendue dette de 3.000 euros pour son billet d'avion, montant qui a rapidement quadruplé. Malgré les promesses de financement de son voyage, elle a été piégée dans un système d'exploitation.
Au début, la victime a travaillé dans un bar géré par un compatriote du couple, effectuant des journées de 50 heures pour seulement 300 euros par mois. De ce montant, elle devait payer 250 euros pour la chambre fournie par le couple, ne laissant que 50 euros pour vivre. Elle n'a pas pu envoyer d'argent à sa famille restée au Paraguay.
Les exploitants, qui étaient employés dans le même bar, avaient un contrôle total sur elle. Par la suite, le couple a ouvert son propre bar et a contraint la victime à y travailler, promettant d'améliorer sa situation et d'augmenter sa rémunération.
Dans le bar du couple, la femme a travaillé 73 heures par semaine pour un salaire de 1.000 euros. Cependant, dès qu'elle recevait cet argent, elle devait en remettre 600 euros au couple pour "amortir" sa dette. Après avoir payé 250 euros pour son logement, il ne lui restait que 150 euros pour vivre.
Le contrôle sur la victime s'est intensifié par l'isolement et la dépendance économique. Le prévenu a alors profité de sa vulnérabilité pour l'exploiter sexuellement, lui promettant un contrat de travail si elle acceptait ses avances. La victime a été contrainte d'avoir des relations sexuelles avec lui pendant plus d'un an, espérant toujours ce contrat qui ne venait jamais.
Au total, la victime a payé plus de 12.000 euros sous coercition à ses exploitants. L'un des détenus a été libéré après avoir été entendu par la police, tandis que le couple a été placé à la disposition de l'autorité judiciaire qui a décidé de leur liberté.