Dans la région de l'Eure, deux médiatrices sociales du Van Envol, Brigitte Baubassé et Céline Chédotal, parcourent la campagne pour lutter contre les violences intrafamiliales. Leur mission est essentielle, car elles rencontrent des femmes isolées qui vivent des situations de grande vulnérabilité.
Pauline Deveaux, directrice de l’association Accueil Service, évoque un cas poignant. Une femme âgée, victime de violences, a toujours été dépendante de son mari. Après son décès, elle se retrouve dans une situation délicate. L’équipe a dû l’aider à ouvrir et fermer ses volets, gestes quotidiens qu'elle n'avait jamais pu accomplir seule.
Ce récit illustre la fragilité des femmes en milieu rural. Souvent invisibles, elles subissent des violences sans pouvoir en parler. La mission de l'association est de leur apporter un soutien concret et adapté à leurs besoins.
Pour répondre à cette détresse, l’association a lancé le Van Envol en février 2025. Ce dispositif itinérant vise à détecter les situations de violences en se rendant directement chez les femmes vivant à la campagne. Il est accessible sur simple demande, permettant ainsi un accompagnement personnalisé.
En plus de l'aide à domicile, le Van Envol réalise des actions de sensibilisation lors des marchés et des événements festifs. Les services sont gratuits pour les particuliers, professionnels, et élus de l’Eure, ce qui favorise l'accès à l'aide.
En 2024, la préfecture a enregistré 3 068 faits de violence intrafamiliale dans l'Eure, soit environ 8 victimes par jour. Cela représente une augmentation de 28 % par rapport à 2022. Pauline Deveaux souligne que cette hausse ne signifie pas nécessairement une augmentation de la violence, mais plutôt une libération de la parole des victimes.
Cette évolution est encourageante, car elle montre que les femmes osent davantage parler de leur situation. Cela ouvre la voie à des solutions et à un soutien adapté.
La ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a soutenu l’initiative. Lors de son inauguration, elle a insisté sur la nécessité d'aller vers les femmes pour faciliter leur démarche. Dans les petites communes, le manque d’anonymat peut être un véritable obstacle.
Pour chaque femme en détresse, l'équipe définit une stratégie d’accompagnement adaptée. Cela peut inclure la recherche d'un logement d'urgence ou d'une formation. Les enfants sont également pris en charge, garantissant un soutien global à la famille.
Le Van Envol représente une avancée significative dans la lutte contre les violences intrafamiliales en milieu rural. Grâce à un financement de 370 000 euros de l'État et de l'Union européenne, ce dispositif offre un espoir aux femmes en détresse. Il est crucial de continuer à sensibiliser et à soutenir ces femmes pour qu'elles puissent retrouver leur autonomie et leur dignité.