La guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis soulève des questions sur la nécessité d'assouplir ou de lever le tarif de 100 % sur les véhicules électriques chinois. Certains économistes estiment que cette décision pourrait stimuler les achats d'EV et nuire à Tesla, dirigée par Elon Musk.
Depuis l'automne dernier, le Canada a suivi l'exemple des États-Unis en imposant un tarif de 100 % sur les EV chinois. Cette mesure vise à protéger l'industrie naissante des véhicules électriques au Canada. Cependant, les automobilistes s'inquiètent d'un éventuel engorgement du marché.
Le président de l'Association des fabricants de véhicules canadiens, Brian Kingston, soutient que ces tarifs étaient une décision absolument nécessaire. Les tarifs américains sur les biens canadiens augmentent les coûts pour les consommateurs et menacent des emplois dans l'industrie automobile.
Les avis divergent parmi les économistes. Julian Karaguesian, de l'Université McGill, pense qu'il est temps de reconsidérer ces tarifs. Il suggère que le Canada pourrait bénéficier d'une réponse ciblée sans pénaliser Tesla ou les véhicules électriques américains. Au lieu de cela, il pourrait lever le tarif sur les véhicules chinois.
En revanche, les fabricants canadiens craignent que l'assouplissement des tarifs ne mette en péril les investissements récents, qui ont dépassé 46 milliards de dollars depuis 2020. Kingston souligne que le marché canadien pourrait être inondé de véhicules chinois, ce qui risquerait de nuire à l'industrie locale.
La guerre commerciale a également entraîné des répercussions en Chine, où des officials ont qualifié les tarifs canadiens de discriminatoires. En réponse, la Chine a imposé des tarifs sur les importations de produits canadiens, y compris l'huile de colza et les produits aquatiques, suscitant des préoccupations parmi les agriculteurs canadiens.
Les agriculteurs, comme Jason Johnson, expriment leur frustration face au soutien accordé à l'industrie de l'acier, tandis que les préoccupations des agriculteurs semblent négligées. Cette situation met en lumière les tensions croissantes entre les deux pays.
Sumeet Gulati, professeur à l'Université de la Colombie-Britannique, évoque l'importance d'attirer davantage de fabricants de véhicules électriques en provenance d'Inde et de Chine. Il estime que cela pourrait stimuler l'installation de stations de recharge, un élément essentiel pour encourager l'adoption des EV.
Il souligne également que si le Canada souhaite atteindre ses objectifs de vente de véhicules électriques d'ici 2035, il devra envisager d'importer davantage de véhicules. Toutefois, il reste prudent face aux répercussions potentielles sur la relation commerciale avec les États-Unis.
La question des tarifs sur les véhicules électriques chinois est complexe et suscite des opinions divergentes. Alors que certains plaident pour un assouplissement, d'autres insistent sur la nécessité de protéger l'industrie canadienne. Le Canada doit naviguer habilement entre ses intérêts économiques et ses relations internationales.