Bien que l'Espagne ait transformé son mix énergétique rapidement, elle reste en retard dans l'électrification de son économie. Malgré une croissance des énergies renouvelables, le secteur du transport électrique accuse un certain retard par rapport à d'autres pays avancés. En 2023, l'Espagne affichait un taux d'immatriculation de véhicules électriques bien inférieur à celui de ses voisins européens.
En 2023, des pays comme le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France ont dépassé les 25% d'immatriculations de véhicules électriques ou hybrides. En revanche, l'Espagne n'a pas franchi la barre des 10%. Cette situation s'explique en partie par le coût d'acquisition élevé des véhicules électriques, qui freine l'adoption par les ménages.
De plus, l'adoption des véhicules électriques varie selon les niveaux de revenu. Les ménages à revenu élevé sont plus enclins à investir dans ces technologies, tandis que les ménages à revenu modeste font face à des obstacles financiers. Ainsi, la transition vers des véhicules plus propres est inégale et nécessite une attention particulière.
Ces dernières années, l'Espagne a vu l'arrivée de marques chinoises qui ont perturbé le marché. Ces entreprises, grâce à une politique de prix bas, ont connu une croissance remarquable. Selon les données de la DGT, leur part de marché est passée de moins de 2% en 2022 à 7% aujourd'hui, avec une part de 14% pour les véhicules électriques et hybrides.
Cette dynamique se produit malgré l'imposition de tarifs douaniers sur les marques comme BYD ou MG, prévue pour fin 2024. Ce contexte souligne l'importance de l'innovation et de la compétitivité dans le secteur automobile, où les marques chinoises s'imposent rapidement.
La Chine dispose d'une infrastructure de recharge bien plus développée, avec 10 points de recharge pour 1 000 véhicules, contre moins d'un pour l'Espagne. Cette situation favorise l'adoption des véhicules électriques en Chine, comme le souligne un rapport du Banco de España.
Les aides à l'achat de véhicules électriques en Chine ont également joué un rôle crucial. Des études montrent que ces programmes, combinés à une expansion rapide des infrastructures de recharge, sont des facteurs clés du succès du marché chinois. Ainsi, l'Espagne doit intensifier ses efforts pour rattraper son retard.
La situation actuelle pose des défis pour l'industrie automobile européenne. Les subventions publiques et l'intégration de la chaîne d'approvisionnement en Chine permettent à ce pays de proposer des prix attractifs pour les batteries et les véhicules électriques. Cela met la pression sur les fabricants européens, qui peinent à rester compétitifs.
Les tarifs douaniers sont envisagés comme une solution, mais leur efficacité reste à prouver. L'enjeu est de trouver un équilibre entre la transition énergétique et la préservation des emplois industriels en Europe, un défi complexe dans un marché en évolution rapide.
L'Espagne doit relever des défis significatifs pour améliorer l'électrification de son économie, en particulier dans le secteur des transports. La montée en puissance des marques chinoises et les différences d'infrastructure de recharge compliquent la situation. Il est essentiel d'agir rapidement pour garantir une transition énergétique efficace et équitable.