
Dans un pays où la croyance en la magie noire est profondément enracinée, la Sierra Leone est confrontée à des meurtres tragiques liés à des rituels occultes. L'équipe de BBC Africa Eye explore ce phénomène inquiétant, mettant en lumière les familles dévastées par ces actes horribles.
Sallay Kalokoh, la mère de Papayo, un garçon de 11 ans, vit un deuil insupportable. Son fils a été retrouvé mutilé, victime d'un meurtre lié à des rituels de magie noire. "Aujourd'hui, je souffre. Ils ont tué mon enfant et maintenant il n'y a que silence," a-t-elle déclaré. Papayo avait disparu après être allé vendre du poisson au marché, et son corps a été retrouvé deux semaines plus tard dans un puits.
Les autorités n'ont même pas qualifié ce meurtre de "meurtre rituel". La peur de la magie noire et le manque de ressources rendent difficile la recherche des coupables. En Sierra Leone, il n'y a qu'un seul pathologiste pour une population de 8,9 millions d'habitants, ce qui complique les enquêtes.
Notre équipe a réussi à rencontrer des praticiens de la magie noire qui ont admis vendre des parties humaines pour des rituels. Un homme, se faisant appeler Kanu, a révélé qu'il travaillait avec des politiciens influents en Afrique de l'Ouest. "Nous avons notre équipe. Parfois, pendant les élections, cet endroit est plein de gens," a-t-il affirmé.
Kanu a montré à notre enquêteur un crâne humain qu'il prétendait avoir préparé pour un client. Il a également indiqué un endroit où il "pend" des parties humaines, soulignant l'horreur de ses activités. Les prix pour ces parties peuvent atteindre des sommes exorbitantes, ce qui témoigne de la demande croissante pour ces rituels.
Les forces de l'ordre en Sierra Leone font face à de nombreux défis lorsqu'il s'agit de traiter ces affaires. Les superstitions entourant les herboristes compliquent souvent les enquêtes. Un policier a exprimé sa réticence à intervenir, craignant les "pouvoirs" des sorciers. Cela contribue à un climat d'impunité pour les criminels.
Récemment, une opération policière a abouti à l'arrestation de plusieurs individus liés à ces pratiques, mais de nombreux cas restent non résolus. Les familles, comme celle de Papayo, ressentent un profond abandon et une frustration face à l'inefficacité des autorités.
La société sierra-léonaise est marquée par ces meurtres rituels, souvent considérés comme des actes de sacrifice. Les croyances autour de la magie noire poussent certains à commettre des atrocités pour obtenir du pouvoir ou de la richesse. Un expert a noté que "les meurtres rituels ne sont pas enregistrés comme une catégorie distincte de crimes," rendant difficile l'évaluation de l'ampleur du problème.
Les familles des victimes, comme celle de Fatmata Conteh, une jeune femme récemment assassinée, n'ont pas de réponses. Son corps a été retrouvé dans des circonstances troublantes, alimentant les craintes d'une augmentation des meurtres rituels. La communauté continue de vivre dans la peur, sans justice.
La Sierra Leone est confrontée à un fléau de meurtres rituels qui laisse des familles dévastées et des communautés terrifiées. Les autorités doivent faire face à des défis considérables pour mettre fin à cette violence. Il est impératif de renforcer les efforts pour protéger les citoyens et apporter justice aux victimes. La lutte contre cette horreur nécessite une mobilisation collective pour changer les mentalités et garantir la sécurité de tous.