Prisa se préparait pour sa réunion d'actionnaires tant attendue, après des mois de conflits internes entre la faction proche du gouvernement de Global Alconaba et le président du groupe, Joseph Oughourlian. Ce dernier est arrivé renforcé, ayant réussi à finaliser la refinancement du groupe, évitant ainsi une contestation judiciaire.
Dans son discours d'ouverture, Oughourlian a tendu la main aux actionnaires hostiles, cherchant à établir une paix pour que le groupe puisse se concentrer sur sa réalité économique. Il a souligné que le groupe n'est pas un jouet et qu'il est crucial de ne pas se laisser distraire par des batailles internes.
Le président a mentionné que la guerre interne a coûté une commission de 12 millions d'euros dans le cadre de la refinancement de la dette. De plus, une augmentation de capital de 40 millions a été nécessaire à la suite des critiques d'un actionnaire, Adolfo Utor, qui a exprimé sa perte de confiance envers l'équipe dirigeante.
Oughourlian a répondu à Utor, affirmant que malgré la montée de l'action, ce dernier était l'un des rares à avoir gagné de l'argent avec Prisa. Ce dialogue a mis en lumière les tensions persistantes entre le management et certains actionnaires.
Une autre intervention critique a été faite par écrit au nom de la famille Polanco, fondatrice du journal. Ils ont exprimé leur mécontentement concernant l'augmentation de capital sans préférence pour les actionnaires existants, annonçant leur vote contre les propositions permettant de nouveaux augmentations de capital.
Ces propositions ont reçu moins de 99% de soutien, mais ont été approuvées avec 82,69% de votes favorables. Oughourlian a également dénoncé les attaques personnelles qu'il a subies après avoir rejeté un projet de télévision jugé irréaliste.
Lors d'une rencontre avec la presse, Oughourlian a accusé les actionnaires rivaux de ne pas avoir de projet solide. Il a nié qu'ils aient fait une offre pour acquérir l'un des médias du groupe. "Il n'y a eu, il n'y a et je m'aventure à dire qu'il n'y aura pas d'offre pour nos médias espagnols", a-t-il affirmé.
Pilar Gil, la directrice financière, a également exprimé sa frustration face aux obstacles posés par les actionnaires, soulignant que sans l'accord avec Pimco, la société serait dans une situation financière très grave.
Oughourlian a insisté sur l'importance de se concentrer sur le cœur du business du groupe. Il a promis de lancer un nouveau plan stratégique qui préservera la partie médias, fermant ainsi la porte à une éventuelle vente de El País ou de Cadena Ser.
Il a clairement déclaré que Santillana est une partie essentielle et irrenonçable de l'entreprise, représentant une part significative des revenus et de l'Ebitda du groupe.
Lors d'une rencontre après la réunion, un investisseur, également actionnaire d'Indra, a qualifié l'éventualité d'acheter Escribano pour croître dans le domaine de la défense de "très bonne nouvelle". Il a souligné l'importance de se concentrer sur ce secteur et de vendre les activités non liées à la défense.
Ce commentaire démontre un intérêt croissant pour l'expansion stratégique dans des domaines clés, malgré les défis internes auxquels Prisa fait face.
En somme, la réunion des actionnaires de Prisa a mis en lumière des tensions internes significatives et des défis à surmonter. Le président Oughourlian a tenté de rétablir la confiance tout en annonçant un nouveau plan stratégique. L'avenir du groupe dépendra de sa capacité à naviguer ces conflits et à se concentrer sur ses priorités économiques.