Depuis 2008, les revenus de la population ont chuté de 3%. Parallèlement, le prix des logements en Espagne a atteint un record, s'élevant à 2.391 euros/m2, selon Idealista. Malgré cela, la compravente de logements continue de croître, avec une augmentation de 2,3% en avril par rapport à l'année précédente.
En avril, 54.318 transactions ont été enregistrées, le chiffre le plus élevé pour ce mois depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008. Les données de l'Institut National de Statistique (INE) révèlent que, malgré cette hausse, la croissance annuelle a ralenti, atteignant son niveau le plus bas en 16 ans.
La moyenne de croissance depuis 2008 est de 71,3%, tandis que l'augmentation de 2,3% en avril 2024 est 69 points en dessous de cette moyenne. Ce ralentissement est attribué à des facteurs saisonniers, notamment la période de la Semaine Sainte.
Francisco Iñareta, porte-parole d'Idealista, souligne que la baisse observée en avril est plus liée à des facteurs saisonniers qu'à un véritable changement de tendance. Il insiste sur le fait que la demande pour l'achat de logements reste forte, malgré une hausse de seulement 2% par rapport au mois précédent.
Il explique que de nombreuses familles, face aux prix élevés des loyers, se tournent vers l'achat. La financiation reste abordable, créant ainsi une tempête parfaite pour le marché immobilier.
Selon l'INE, les logements d'occasion représentent 79% des transactions. En avril, 21% des ventes concernaient des logements neufs, avec 10.641 propriétés, marquant une hausse de 7,2% par rapport à l'année précédente. Ces logements sont définis comme ceux ayant fait l'objet de leur première transmission lors de la vente.
Cette dynamique montre un intérêt croissant pour les logements neufs, malgré la domination du marché par les logements d'occasion. Les acheteurs semblent de plus en plus attirés par les nouvelles constructions.
Onze communautés autonomes ont enregistré une augmentation des ventes. Les plus fortes hausses proviennent de La Rioja (25,2%), Castilla y León (23,5%) et Extremadura (23,2%). D'autres régions comme Murcia et la Galice affichent également des augmentations significatives.
En revanche, certaines régions, notamment les îles Canaries et les Baléares, ont connu des baisses notables. Ces fluctuations montrent que le marché immobilier est très variable selon les zones géographiques.
Selon un rapport de Fotocasa, la plage de Lastres, en Asturias, est la zone de vacances la plus recherchée pour l'achat d'un logement en Espagne. Cela dit, les données de l'INE indiquent une baisse de 9,7% des ventes dans le Principauté, soulignant les défis du marché.
Cette situation met en lumière les contradictions du marché immobilier, où des zones peuvent être très demandées tout en enregistrant des baisses de ventes.
En somme, le marché immobilier espagnol montre des signes de résilience malgré un contexte économique difficile. Les variations de la demande et des prix, ainsi que les facteurs saisonniers, jouent un rôle crucial dans cette dynamique. La tendance actuelle suggère une adaptation des acheteurs face aux défis du marché.