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Marian Keyes, De Deux Tentatives De Suicide À La Vente De 35 Millions De Livres : "La Fiction Est Mon Cheval De Troie, Ma Façon De Faire Du Féminisme Sans Que Personne Ne S'en Rend Compte"

Publié le : 17 mars 2025

Introduction

La lueur de Marian Keyes illumine une pièce assombrie par les nuages. Elle est rayonnante, vêtue d'un pull fuchsia et avec ses cheveux noirs tirés en une queue de cheval basse. « Je suis désolée d'avoir apporté le mauvais temps », s'excuse-t-elle depuis Barcelone, où elle participe au Crush Fest ce week-end. « C'est ma sixième fois ici et je ne l'avais jamais vue sans soleil. C'est très étrange ! » Elle rit, et son rire est contagieux.

Un parcours difficile

Marian Keyes, écrivain irlandais, a connu des moments difficiles dans sa vie. À l'âge de 30 ans, elle a déménagé à Londres avec son diplôme en droit, espérant trouver un emploi de serveuse. « J'en ai bien profité », plaisante-t-elle encore aujourd'hui. Cependant, sa consommation d'alcool a rapidement évolué, la conduisant à une dépendance.

Après deux tentatives de suicide, ses parents l'ont fait entrer dans une clinique de désintoxication. Quatre mois avant de renoncer à l'alcool, elle a envoyé un manuscrit à une maison d'édition. Ce geste a fait d'elle l'une des fondatrices du chick lit, un genre de roman romantique post-féministe, aux côtés de Candace Bushnell et Helen Fielding.

Une voix méconnue

Il est surprenant qu'une auteure à succès soit si peu connue du grand public. Les interviews dans les grands médias en dehors du Royaume-Uni sont rares. Cela soulève des questions : est-ce du snobisme, de la misogynie, ou une combinaison des deux ? « Les choses ont beaucoup changé, mais pendant mes dix premières années de carrière, l'étiquette chick lit était absolument péjorative », explique-t-elle.

Malgré ces défis, Marian Keyes a persévéré. Aujourd'hui, elle reçoit d'excellentes critiques de la presse sérieuse. Son dernier livre, El mejor error de Anna, commence par une phrase intrigante, promettant une histoire riche en nuances.

Écriture et thérapie

Marian Keyes aborde la question de l'écriture comme une forme de catharsis. Bien qu'elle ne considère pas son travail comme thérapeutique, elle admet avoir écrit un livre profondément personnel, El misterio de Mercy Close, traitant de la dépression. « Je trouve cela étrangement réconfortant », dit-elle à propos de la relecture de cette œuvre.

Elle écrit sur des femmes contemporaines, abordant des thèmes qui évoluent constamment. Par exemple, elle s'intéresse à la manière dont les femmes ménopausées perçoivent le monde. « La ménopause est un sujet à la mode, et c'est génial ! » souligne-t-elle.

Un contrat tacite avec ses lecteurs

Les livres de Marian Keyes se terminent toujours par un happy ending. « C'est un contrat tacite entre mes lectrices et moi », explique-t-elle. Dans un monde souvent terrifiant, elle souhaite offrir du réconfort à ses lecteurs. « Si je leur donnais une fin tragique, ce serait une catastrophe », ajoute-t-elle.

Son succès depuis les années 90 repose sur sa capacité à articuler les vérités de nombreuses femmes. Ses histoires résonnent avec celles qui ont vécu une déconnexion entre les idéaux féministes et la réalité.

Conclusion

Marian Keyes continue de captiver ses lecteurs avec des récits qui mêlent humour et réflexion. Elle aborde des sujets souvent tabous avec une franchise désarmante. Son parcours, bien que semé d'embûches, témoigne de sa résilience. À travers ses écrits, elle offre une perspective unique sur la vie moderne des femmes.

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