En février, l'Île-du-Prince-Édouard a enregistré une hausse des ventes de maisons, se démarquant d'une tendance nationale à la baisse. Cette situation est particulièrement notable, car le Canada a connu une diminution générale des ventes immobilières. Selon l'Association canadienne de l'immeuble (CREA), les ventes ont augmenté de 7,7 % par rapport à l'année précédente.
Les chiffres montrent que l'activité totale des ventes a grimpé de 10 % en février par rapport à janvier. En revanche, la moyenne nationale a chuté de 9,2 % d'un mois à l'autre et de 9,7 % par rapport à février 2024. Ces résultats soulèvent des questions sur la dynamique du marché immobilier dans un contexte économique incertain.
Les économistes, comme Shaun Cathcart de la CREA, soulignent que les menaces économiques, notamment celles liées à l'administration Trump, ont eu un impact sur les décisions d'achat immobilier au Canada. Les incertitudes engendrées par les tarifs potentiels sur les biens canadiens ont incité de nombreux acheteurs à reconsidérer leurs projets.
Cathcart a déclaré que cette situation pourrait avoir des conséquences à long terme sur le marché immobilier. Bien que la demande reste présente, les acheteurs semblent hésiter à s'engager dans des décisions d'achat en raison de cette incertitude.
Un autre facteur contribuant à l'augmentation des ventes à l'Île-du-Prince-Édouard pourrait être la migration interprovinciale. Des propriétaires d'Ontario et de Colombie-Britannique, ayant vendu leurs maisons coûteuses, cherchent à acheter dans un marché moins cher. Cela crée une pression sur le marché local, augmentant la concurrence pour les maisons disponibles.
Cathcart avertit que cette dynamique peut être un "double tranchant". Bien qu'elle soit bénéfique pour les vendeurs, elle complique la situation pour les jeunes acheteurs cherchant à entrer sur le marché. Ils doivent désormais faire face à une concurrence accrue, ce qui rend l'accès à la propriété plus difficile.
Une solution potentielle pour stimuler le marché immobilier pourrait être la réduction des taux d'intérêt par la Banque du Canada. Cela pourrait encourager davantage de personnes à acheter dans leur province d'origine, allégeant ainsi la pression sur les marchés moins chers comme celui de l'Île-du-Prince-Édouard.
Cependant, Cathcart souligne que la Banque du Canada pourrait être limitée dans sa capacité à réduire les taux en raison de l'inflation. Cette situation pourrait avoir des répercussions négatives sur le marché immobilier, surtout dans les régions plus coûteuses.
En résumé, l'Île-du-Prince-Édouard se distingue par une hausse des ventes immobilières malgré un climat national difficile. Les facteurs tels que l'incertitude économique et la migration interprovinciale jouent un rôle clé dans cette dynamique. L'avenir du marché immobilier dépendra en grande partie des décisions économiques et des taux d'intérêt, qui pourraient influencer les comportements des acheteurs dans les mois à venir.