Relais France, acteur majeur du secteur, se trouve « au bord du gouffre ». La filière de collecte et de recyclage des textiles et chaussures a reçu un soutien financier du ministère de la Transition écologique. Ce dernier a demandé à l’éco-organisme Refashion de refinancer à hauteur de 15 millions d’euros les principaux acteurs en difficulté.
Cette aide s'ajoute aux 34 millions d’euros déjà mis en place depuis le début de l’année. Une enveloppe de 57 millions d’euros est prévue pour 2026. Ce soutien financier permettra d'augmenter la valorisation à 223 euros la tonne collectée, contre 156 euros actuellement.
Le ministère de la Transition écologique souligne que cette augmentation est « sensible ». Cependant, les acteurs de la filière espéraient une valorisation supérieure à 300 euros. Le ministère précise que l'objectif est de « faire survivre des acteurs d’ici la réforme de la filière ». Un arrêté ministériel devrait paraître d'ici la deuxième semaine d'août.
Ce dernier fixera les modalités de l’aide financière ainsi que les objectifs de refonte d’un marché en pleine mutation. La filière fait face à des défis importants, notamment l’essor de l’ultra-fast fashion asiatique et l’effondrement du marché africain.
La filière de collecte et de recyclage fonctionne sur le principe du pollueur payeur. Les fabricants sont responsables de la fin de vie de leurs produits, d’où le prélèvement d’une éco-contribution sur chaque vêtement neuf vendu. Cette contribution est ensuite reversée aux acteurs du tri et de la collecte par l’organisme Refashion.
Actuellement, Refashion reverse cette taxe sur la base de 156 euros la tonne. Grâce à l’aide en cours de déblocage, ce montant passera à 223 euros la tonne. Emmanuel Pilloy, président de Relais France, indique que « la balle est désormais dans le camp de Refashion ».
Relais France, bien connue pour ses conteneurs de collecte, détient 70 % du marché. Malgré le soutien financier, l'entreprise espérait davantage. Cette semaine, elle a mené des actions spectaculaires en déversant des tonnes de vêtements devant des enseignes comme Decathlon et Kiabi.
Ces actions visent à attirer l'attention sur la situation critique de la filière. La réponse du ministère a été jugée positive, mais les attentes restent élevées pour un soutien plus substantiel.
La filière de collecte et de recyclage des textiles et chaussures traverse une période difficile. Le soutien financier du ministère de la Transition écologique est un pas en avant, mais les défis demeurent. Les acteurs espèrent une valorisation plus élevée pour assurer leur survie dans un marché en pleine mutation.