La récente décision du Conseil municipal de Jumilla (Murcie) a suscité des débats. En effet, l'accord limite les célébrations religieuses dans les lieux publics. Ce texte, une enmienda du PP à une motion de Vox, soulève des questions sur sa constitutionnalité.
Adoptée lundi dernier, cette enmienda a reçu le soutien du PP, tandis que le PSOE et Podemos-IU-AV ont voté contre. Vox s'est abstenu, mais a célébré l'approbation de la mesure. Le vice-secrétaire à l'Égalité du PP, Jaime de los Santos, a tenté de se distancier de Vox, affirmant que son parti ne stigmatise personne pour ses croyances.
L'enmienda du PP se compose de deux sections principales. La première section appelle à promouvoir des activités culturelles qui défendent l'identité nationale. Cela soulève des préoccupations quant à la neutralité des pouvoirs publics en matière religieuse.
La seconde section propose une modification du Règlement d'utilisation des installations sportives. Cela restreint l'utilisation de ces espaces aux activités sportives et aux événements organisés par la municipalité, excluant ainsi des célébrations comme le Ramadan et la Fête du Cordeau.
Roberto L. Blanco Valdés, professeur de Droit Constitutionnel, a exprimé des réserves. Il affirme que toute décision qui menace la neutralité des institutions publiques est problématique. Selon lui, cette enmienda pourrait être en contradiction avec l'article 16 de la Constitution.
Il souligne que les pouvoirs publics doivent respecter les croyances religieuses de la société espagnole tout en maintenant des relations de coopération avec toutes les confessions. La neutralité des institutions est essentielle dans une société démocratique.
Germán M. Teruel Lozano, également professeur de Droit Constitutionnel, met en garde contre les implications de cette décision. Il soutient que l'enmienda lie certaines manifestations religieuses à l'identité nationale, ce qui va à l'encontre de l'esprit constitutionnel de collaboration entre les différentes confessions.
Il rappelle que, bien que l'article 16 mentionne la collaboration avec l'Église catholique, cela ne doit pas exclure les autres religions. Le texte approuvé, similaire à celui de Vox, oppose notre identité à d'autres, ce qui est préoccupant.
En somme, l'accord municipal de Jumilla soulève des questions cruciales sur la liberté religieuse et la neutralité de l'État. Les experts s'accordent à dire que cette décision pourrait avoir des répercussions sur la coexistence pacifique des différentes croyances en Espagne. La situation requiert une réflexion approfondie sur la manière dont les traditions et les valeurs sont protégées dans une société pluraliste.