Dans un restaurant populaire d'une chaîne de restaurants occidentaux près de la Place du Peuple à Shanghai, un panneau informe que la viande de boeuf américaine n'est plus achetée en raison des tarifs élevés imposés par Donald Trump. À la place, la viande provient désormais d'Australie.
Un des responsables du restaurant explique que ce changement a été communiqué pour attirer plus de clients locaux. En effet, face à une montée du nationalisme chinois et aux appels au boycott des produits américains, l'annonce a suscité un intérêt accru. "Des influenceurs l'ont partagé sur les réseaux sociaux et nous avons maintenant beaucoup plus de clients", affirme-t-il.
Avec des tarifs atteignant 125 % sur les produits américains, les restaurants remplacent la viande par de l'australienne. De plus, les importations de blé et de gaz naturel liquéfié, auparavant en provenance des États-Unis, sont désormais dirigées vers la Russie. La soja et les haricots sont principalement importés du Brésil.
Les commerces chinois réagissent rapidement en cherchant des alternatives aux produits américains. Pendant ce temps, les agences de planification économique tentent de minimiser l'impact de la guerre commerciale. Elles annoncent des mesures pour protéger l'économie et les exportateurs touchés par le tarif de 145 % imposé par Trump.
Sur le plan politique, la stratégie de la Chine semble être une course de résistance qu'elle gagne. Le ministère des Affaires étrangères a récemment démenti les déclarations du président américain concernant des négociations, affirmant qu'aucun contact n'avait eu lieu avec le leader chinois, Xi Jinping.
Pékin, malgré un ton apparemment conciliant de la part de son rival, maintient une rétorique ferme. La diplomatie chinoise avance dans sa quête de soutien international, y compris vers d'anciens alliés des États-Unis comme le Japon et la Corée du Sud. De plus, une campagne de charme est lancée en Europe.
Après plusieurs semaines de contre-attaques face aux augmentations tarifaires de Washington, les analystes de la région Asie-Pacifique concluent que Pékin n'est pas prêt à faire des concessions. Contrairement à la première guerre commerciale de 2018, où un accord avait été trouvé, la situation actuelle est plus tendue.
Les autorités chinoises réagissent non seulement par des tarifs, mais aussi en restreignant les exportations de minéraux critiques nécessaires aux entreprises américaines pour fabriquer puces et batteries. Des entreprises américaines sont également ajoutées à une liste noire de contrôle des exportations.
Les médias d'État chinois ont cependant omis de mentionner que certaines importations de semi-conducteurs américains ont été exemptées de tarifs pour protéger les entreprises technologiques locales. Les responsables chinois affirment que l'impact de la guerre tarifaire ne sera pas aussi sévère que prévu par le FMI.
Le gouvernement chinois prévoit d'implémenter plusieurs mesures pour soutenir le marché du travail. Cela inclut le maintien d'une embauche stable, l'intensification des programmes de formation et l'expansion de l'emploi via des projets d'infrastructure. Ces efforts visent à soutenir les entreprises les plus touchées par la guerre commerciale.