En Île-de-France, un véritable fléau persiste. Selon une enquête de la RATP, sept femmes sur dix ont été victimes de violences sexuelles dans les transports au cours de leur vie. Ce constat alarmant met en lumière un problème qui touche particulièrement les femmes dans cette région.
En 2024, 3 374 victimes de violences sexuelles dans les transports en commun ont été enregistrées, marquant une augmentation de 6 % par rapport à 2023. Ce chiffre représente une hausse de 9 % par rapport à 2022, et depuis 2016, le nombre de victimes a grimpé de 86 %.
Près de 44 % des victimes se trouvent en Île-de-France, où les femmes constituent 91 % des victimes. Parmi elles, 75 % ont moins de 30 ans, et 36 % sont mineures, ce qui souligne la vulnérabilité de cette tranche d'âge.
Les formes de violences subies sont variées. Pour 39 % des victimes, il s'agissait d'outrages sexistes et sexuels, tandis que 19 % ont rapporté des faits de harcèlement sexuel. De plus, 15 % des femmes ont subi des agressions sexuelles, et 6 % ont été victimes de viol ou de tentative de viol.
Manon Marguerit, chercheuse en urbanisme, souligne que les transports en commun engendrent des violences spécifiques. Les témoignages révèlent que des regards, des insultes sexistes et des attouchements sont trop souvent banalisés, mais ces actes peuvent causer de réels traumatismes.
Une enquête menée par la RATP révèle que 56 % des femmes ne se sentent pas en sécurité dans les transports franciliens. De plus, 80 % restent constamment en alerte. Malgré cela, seulement 7 % des victimes ont porté plainte, ce qui soulève des questions sur la liberté d'accès des femmes aux transports publics.
Au fil des années, la réaction des témoins a évolué. En effet, 23 % des victimes déclarent avoir reçu de l'aide d'une tierce personne, contre seulement 10 % en 2016. Cela montre une prise de conscience croissante de la part du public.
Face à l'ampleur du phénomène, certains opérateurs ont mis en place des dispositifs de sécurité. Parmi eux, des descente à la demande dans les bus et des numéros d'assistance (3117 et 31177) sont disponibles. Cependant, malgré leur connaissance par la majorité des utilisateurs, seulement 12 % déclarent les avoir utilisés.
Ces initiatives visent à renforcer la sécurité des femmes dans les transports. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire pour assurer un environnement sûr et respectueux pour toutes.
Les violences sexuelles dans les transports en commun en Île-de-France représentent un enjeu majeur. Les statistiques témoignent d'une réalité préoccupante. Il est essentiel de continuer à sensibiliser et à mettre en œuvre des mesures efficaces pour protéger les femmes et garantir leur sécurité dans l'espace public.