La France entame un nouveau procès marquant le 24 février, semblable à l'affaire de Dominique Pelicot, mais potentiellement plus sévère. Les tribunaux se penchent sur le cas d'un chirurgien français accusé d'avoir violé ou agressé sexuellement près de 300 patients, principalement des enfants.
Joël Le Scouarnec, âgé de 74 ans, est déjà en prison après avoir été condamné en 2020 pour avoir abusé de quatre mineurs, dont deux de ses nièces. Actuellement, il est jugé pour avoir violé ou agressé sexuellement 299 patients, dont 158 étaient des enfants.
Parmi ces victimes, 256 avaient moins de 15 ans et l'âge moyen des concernés est de 11 ans. Le chirurgien a commis ces actes odieux alors que ses patients étaient sous anesthésie générale, dans plusieurs hôpitaux entre 1989 et 2014.
Le Scouarnec n'a jamais été investigué durant sa carrière, malgré une condamnation en 2005 pour possession de pornographie infantile. Les révélations sur ses crimes sont survenues après sa retraite en 2017, lorsque sa voisine de six ans l'a accusé de viol.
La police a ensuite découvert de nombreux carnets relatant ses abus. Les avocats des victimes soulignent que cette affaire met en lumière des défaillances systémiques qui ont permis à Le Scouarnec de poursuivre ses actes criminels sans être inquiété.
En 2004, l'FBI a averti les autorités françaises que Le Scouarnec était impliqué dans la consultation de pornographie infantile sur internet. Un tribunal l'a condamné à quatre mois de prison avec sursis, mais cela n'a pas empêché son embauche dans un autre hôpital.
Le personnel médical, y compris le psychiatre Thierry Bonvalot, a exprimé des inquiétudes, mais ces alertes ont été minimisées. Bonvalot a même demandé la démission de Le Scouarnec, mais celle-ci a été refusée.
En 2006, Bonvalot a écrit au directeur de l'hôpital pour soulever des questions sur la capacité de Le Scouarnec à traiter des enfants. Malgré ses préoccupations, Le Scouarnec a été nommé chef du service de chirurgie.
Les autorités médicales ont été alertées, mais la réponse a été insuffisante. Le directeur de l'hôpital a défendu Le Scouarnec, le qualifiant de médecin compétent, ce qui a permis à l'accusé de continuer à exercer.
En 2007, une enquête a été ouverte sur le centre médical, suite à des dénonciations. Dix ans plus tard, des accusations ont émergé concernant des abus sexuels sur plus de 30 enfants dans cet hôpital.
Le Scouarnec a quitté Quimperlé pour travailler ailleurs, mais son passé a fini par le rattraper. En 2017, les accusations ont refait surface, mettant en lumière un échec collectif des institutions.
Le cas de Joël Le Scouarnec révèle des failles alarmantes dans le système de santé. Les victimes et leurs avocats appellent à une justice qui mettra en lumière les responsabilités de ceux qui ont permis ces abus. Ce procès pourrait être un tournant dans la lutte contre de tels crimes en France.