
Au rond-point Claudie-Darcy à Marseille, ce samedi en début d’après-midi, une marche blanche est organisée par la famille de Mehdi Kessaci. À 15 heures, son père Ahmed, 54 ans, s'approche des couronnes et bouquets de fleurs. C'est ici, le 13 novembre dernier, que son fils de 20 ans a été abattu par un commando à moto.
"Regardez le sang de Mehdi, il est là, il ne part pas comme ça", lâche-t-il en pointant l'index vers le bitume. Avant le début de la manifestation, ce garagiste à la barbe blanche a accepté de partager ses réflexions sur cette tragédie.
Qu’attendez-vous de ces rassemblements à Marseille, comme dans d’autres villes en France en mémoire de votre fils ? Ahmed Kessaci répond : "C’est une fierté pour moi de voir du monde pour mon fils. J’espère que la prise de conscience commence aujourd’hui." Il souligne l'importance de la solidarité pour changer les choses.
Il ajoute : "Mais après ces marches, chacun va rentrer chez soi." Cela souligne la nécessité d'une action continue au-delà des manifestations ponctuelles.
Ahmed partage sa douleur : "Ma vie a basculé direct. Mon fils est parti pour rien. C’était un beau garçon." Il évoque également sa propre santé, mentionnant qu'il souffre d'épilepsie. "Je parle avec mon fils au cimetière," confie-t-il, témoignant de sa profonde tristesse.
Concernant son autre fils, Amine, il déclare : "Moralement, il est à zéro." La perte d’un frère pèse lourdement sur Amine, et Ahmed espère qu'il pourra surmonter cette épreuve.
Quant à l'avenir, Ahmed déclare : "La mobilisation de la France doit être entière." Il appelle les Français à "ouvrir l'œil" pour faire face à cette tragédie. "Ce n’est pas une affaire marseillaise, c’est l’affaire de toute la France," insiste-t-il.
Il souligne la nécessité de l'État pour soutenir leur lutte. "Il faut la victoire en hommage à Mehdi, la sécurité totale ! Mais on va gagner," déclare-t-il avec espoir.
Pour Ahmed, la lutte contre le narcotrafic doit passer par une action sur les consommateurs de drogues. "Pour eux, ça doit être la prison !" affirme-t-il. Cela met en lumière la complexité du problème et la nécessité d'une approche globale.
Il conclut en affirmant que Marseille est une ville magnifique et qu'elle mérite un avenir meilleur, loin de la violence.
La marche blanche en mémoire de Mehdi Kessaci témoigne de la douleur d'une famille et de l'urgence d'une prise de conscience collective. Les mots d'Ahmed Kessaci résonnent comme un appel à l'action pour une France unie contre la violence et le narcotrafic.