La situation du logement en Espagne est alarmante. Antón Costas, président du Conseil Économique et Social (CES), a qualifié ce problème de "énorme trou noir". Lors d'un déjeuner avec des journalistes, il a présenté le dernier rapport annuel de cette instance consultative. Ce rapport constitue une analyse approfondie de la réalité socioéconomique du pays.
En 2023, le logement était déjà perçu comme un "goulot d'étranglement" pour l'économie espagnole. En 2024, il est devenu un "énorme trou noir" qui absorbe les résultats économiques, l'emploi et les politiques sociales. Cela entrave l'amélioration des conditions de vie des plus vulnérables dans la société espagnole.
Malgré une évolution positive des indicateurs macroéconomiques, la croissance ne se traduit pas en progrès sociaux. L'économie espagnole, qui mène la croissance du PIB et de l'emploi en Europe, ne parvient pas à réduire les inégalités, la pauvreté infantile et l'exclusion sociale.
José Ignacio Conde-Ruiz a souligné que, bien que l'Espagne avance, elle doit consolider ses acquis. En effet, 34,7 % des enfants de moins de 16 ans vivent en risque de pauvreté, un chiffre préoccupant qui dépasse de 10 points la moyenne de l'UE. Cela devrait nous interpeller tous.
Le problème du logement est particulièrement critique pour les jeunes. Environ 90 % d'entre eux citent le coût élevé des loyers comme principal obstacle à leur indépendance. L'âge moyen de l'émancipation a atteint 30 ans en Espagne, contre 26,2 ans en moyenne en Europe.
La population espagnole croît à un rythme de 1,3 %, tandis que le parc de logements n'augmente que de 0,3 %. Cela crée des tensions sur les prix des loyers et des achats, aggravées par un manque de logements sociaux. Actuellement, seulement 3,3 % des logements en Espagne sont sociaux, bien en deçà de la moyenne de 8 % en Europe.
Conde-Ruiz a indiqué qu'il est impératif de passer de la précarité au logement. Pour cela, il est nécessaire de développer une planification urbaine adaptée aux besoins d'accès à un logement décent. Selon lui, 850 000 logements sociaux seraient nécessaires pour aligner l'Espagne sur les standards européens.
Antón Costas a insisté sur le fait que les mesures gouvernementales actuelles, bien que bien orientées, ne sont que des solutions temporaires. Il est crucial de mettre en place une planification urbaine et foncière qui permette un accès véritable au logement.
En conclusion, la crise du logement en Espagne est une réalité préoccupante. Antón Costas a qualifié ce problème de "trou noir" qui absorbe les améliorations économiques. Pour remédier à cette situation, il est nécessaire d'adopter des mesures structurelles. Un Pacte de l'État sur la politique du logement et de l'urbanisme est essentiel pour faire face à cette crise.