Des membres de gangs ont envahi la ville de Mirebalais, située au centre d'Haïti, et ont libéré environ 500 détenus de la prison. Cette attaque s'est produite lundi et a provoqué une alarme au sein des autorités locales.
La police nationale haïtienne a annoncé avoir déployé des forces supplémentaires dans la ville, qui se trouve à 50 km au nord-est de Port-au-Prince, la capitale. Bien que les autorités aient réussi à reprendre le contrôle de Mirebalais, des rapports locaux indiquent que de nombreux détenus échappés errent toujours dans les rues.
Les gangs armés contrôlent presque la totalité de la capitale, et cette dernière attaque indique qu'ils ciblent de plus en plus les villes d'autres régions du pays. Mirebalais est un carrefour important, reliant Port-au-Prince à la côte et à la République dominicaine.
Des témoins ont rapporté que des hommes lourdement armés ont ouvert le feu sur des bâtiments et des passants, allumant des incendies et provoquant la fuite des résidents. Ils ont également attaqué le poste de police local avant de s'introduire dans la prison, où environ 500 personnes étaient détenues.
Selon un journaliste local, les assaillants appartenaient à deux gangs, le 400 Mawozo et un groupe se faisant appeler "Taliban". Ces deux gangs font partie de la coalition de gangs Viv Ansam et contrôlent le nord de Port-au-Prince.
Le gang 400 Mawozo est tristement célèbre pour ses kidnappings contre rançon, ciblant souvent des bus reliant la capitale. Le gang Taliban, quant à lui, a son bastion à Canaan, un quartier au nord de Port-au-Prince.
Cette attaque survient quelques jours après la confirmation par la Mission de soutien à la sécurité multinationale (MSS) en Haïti du meurtre d'un policier kényan, Benedict Kabiru, lors d'une attaque de gang. La force multinationale tente d'aider la police nationale à reprendre le contrôle des zones dominées par les gangs, mais les locaux affirment qu'ils ont fait peu de progrès.
En 2023, plus de 5 600 personnes ont été tuées en Haïti en raison de la violence des gangs, selon les chiffres des Nations Unies. De plus, 2 212 personnes ont été blessées et 1 494 ont été kidnappées au cours de l'année.
La situation à Mirebalais et dans d'autres régions d'Haïti reste préoccupante. Les attaques de gangs mettent en évidence l'ampleur de la violence qui sévit dans le pays. Les efforts pour rétablir l'ordre semblent encore insuffisants face à cette crise grandissante.