
La peur et la violence imprègnent Culiacán, Sinaloa, et ses environs dans le nord-ouest du Mexique. La capitale de l'État, avec une population d'un peu plus d'un million d'habitants, est le berceau du cartel de Sinaloa, l'un des groupes criminels organisés les plus puissants au monde. Ce dernier est plongé dans une guerre civile vicieuse.
Le 9 décembre, un homme a été retrouvé mort à l'intérieur d'un SUV à Culiacán, avec huit trous de balles dans la vitre passager. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de la violence qui ravage la ville. Un après-midi récent, un âne paissait près d'une maison de ranch, où des avis indiquaient que la propriété avait été saisie par le bureau du Procureur général du Mexique.
Ce lieu marque le début d'une guerre fratricide au sein de l'une des organisations criminelles transnationales les plus puissantes. Non loin de là, des agents de la police fédérale ont découvert un homme dans sa vingtaine, tué d'une balle dans la tête et une autre dans la poitrine, ce qui témoigne de l'ampleur de la violence.
Cette guerre interne a engendré une atmosphère de peur à Culiacán. Le contrôle de la ville signifie le contrôle d'une organisation criminelle tentaculaire, s'étendant de l'Amérique du Sud au Canada et à l'Europe. La vie quotidienne semble suivre un rythme normal, avec des embouteillages et des centres commerciaux bondés, mais la violence peut surgir à tout moment.
Un journaliste indépendant a déclaré : « C'est une chose quotidienne, cela arrive tout le temps. » Autrefois, le cartel de Sinaloa établissait un semblant d'ordre, mais aujourd'hui, personne n'est en contrôle.
Le cartel de Sinaloa, autrefois dirigé par Joaquín (El Chapo) Guzmán, a éclaté en deux factions en juillet 2024. Cette division a provoqué une explosion de violence, avec plus de 2 400 meurtres et 2 900 disparitions signalées depuis septembre 2024. La violence actuelle est sur le point de dépasser le conflit le plus sanglant du cartel, qui a eu lieu entre 2008 et 2011.
Les institutions mexicaines, inefficaces face à cette crise, ont laissé la population vulnérable. Le gouvernement fédéral a réagi en envoyant des milliers de troupes supplémentaires dans l'État, mais la situation reste tendue.
Malgré la guerre interne du cartel, la vie à Culiacán cherche à retrouver une certaine normalité. Le stade Tomateros, qui accueille les matchs de baseball, est un symbole de cette passion locale. Cependant, la fréquentation des matchs a chuté en raison de la situation actuelle.
De nombreuses familles ont été déplacées, comme celle de María Guadalupe Rodríguez, qui a fui son village après des menaces. Elle se retrouve maintenant dans une ville où elle ne sait pas quand elle pourra revenir chez elle.
La situation à Culiacán est complexe, marquée par la violence et l'incertitude. Les conflits internes au sein du cartel de Sinaloa continuent d'affecter la vie quotidienne des habitants. Alors que certains croient qu'une seule faction émergera, d'autres espèrent un retour à la paix et à la sécurité.