Au moins 20 personnes craignent d'avoir été tuées après qu'un groupe de militants a ouvert le feu sur des touristes dans la région de Jammu et Cachemire, en Inde. Cet incident, survenu mardi, constitue l'une des attaques les plus graves visant des civils dans cette région montagneuse depuis de nombreuses années.
Les informations proviennent de trois sources sécuritaires qui ont souhaité garder l'anonymat. L'attaque a eu lieu à Pahalgam, une destination prisée, surtout pendant les mois d'été, lorsque le tourisme a connu un regain d'intérêt. Cela a été possible grâce à une diminution de la violence des militants islamistes ces dernières années.
Un témoin a déclaré à la chaîne India Today : "Nous avons pensé que quelqu'un faisait exploser des pétards, mais en entendant les cris, nous avons rapidement quitté les lieux." Un autre témoin a ajouté : "Nous avons couru pendant quatre kilomètres sans nous arrêter. Je suis encore en train de trembler."
Selon le quotidien Indian Express, l'attaque a été menée par deux ou trois militants dans une prairie éloignée. Le chef du gouvernement de Jammu et Cachemire, Omar Abdullah, a indiqué que le bilan humain était encore en cours d'évaluation, mais il a souligné que cette attaque était bien plus importante que celles dirigées contre des civils ces dernières années.
Un groupe militant peu connu, le Kashmir Resistance, a revendiqué l'attaque dans un message sur les réseaux sociaux. Ce groupe a exprimé son mécontentement face à l'installation de plus de 85 000 "étrangers" dans la région, entraînant un changement démographique.
Le message affirmait également que la violence serait dirigée contre ceux qui tentent de s'installer illégalement. Cependant, Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante la source de ce message.
Le gouvernement régional a informé son assemblée que près de 84 000 non-locaux avaient reçu des droits de domicile au cours des deux dernières années. Cela fait suite à la révocation du statut spécial du Cachemire en 2019, ce qui a permis aux autorités locales d'accorder des droits aux étrangers.
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a promis que les responsables seraient traduits en justice, affirmant que "leur agenda maléfique ne réussira jamais". L'Inde a connu une vague de violence depuis le début de l'insurrection anti-indienne en 1989.
Le ministre de l'Intérieur indien, Amit Shah, a annoncé qu'il se rendrait au Cachemire pour tenir une réunion de sécurité. La région himalayenne, revendiquée en totalité mais administrée en partie par l'Inde et le Pakistan, a été le théâtre de violences militantes pendant des décennies.
Les attaques visant des touristes au Cachemire sont devenues rares. La dernière attaque mortelle remonte à juin 2024, lorsqu'un attentat a causé la mort d'au moins neuf personnes. Cette situation a exacerbé les tensions entre les deux pays nucléaires, l'Inde et le Pakistan.
Cette attaque tragique à Pahalgam rappelle la fragilité de la situation sécuritaire dans la région du Jammu et Cachemire. Alors que le tourisme avait recommencé à prospérer, cet incident souligne les défis persistants liés à la violence militante. La communauté internationale et les autorités indiennes doivent travailler ensemble pour garantir la sécurité des citoyens et des visiteurs.