La ville d'Ottawa fait face à des délais importants dans la transition vers les autobus électriques. Cette situation, exacerbée par la pandémie, a conduit les agences de transit à envisager un retour aux autobus diesel. Les défis d'approvisionnement et les tarifs douaniers pourraient aggraver cette situation.
Les fabricants d'autobus électriques subissent de plein fouet les perturbations de la chaîne d'approvisionnement causées par la pandémie. Josipa Petrunic, PDG de CUTRIC, souligne que les tarifs douaniers imposés par les États-Unis pourraient rendre les autobus encore plus coûteux. Cela pose un problème majeur pour les agences de transit canadiennes déjà en difficulté financière.
Les villes canadiennes doivent faire face à des choix difficiles en matière d'achat de véhicules. Avec des délais de fabrication insupportables, certaines choisissent d'acheter davantage d'autobus diesel, ce qui complique encore la transition vers des solutions plus écologiques.
Les fabricants d'autobus électriques sont acculés par des modèles de paiement obsolètes et des niveaux de personnalisation excessifs. Ces défis ont conduit à une crise existentielle pour l'industrie, selon Petrunic. Les entreprises doivent désormais faire face à des coûts imprévus dus aux retards de livraison.
Avant la pandémie, l'industrie était en pleine croissance, mais des événements imprévus, comme le blocage du canal de Suez, ont aggravé les retards. Les fabricants ont dû absorber des millions de dollars de coûts, car les contrats stipulent que les paiements ne sont effectués qu'après la livraison et les tests des autobus.
Les tarifs douaniers américains affectent directement les coûts des pièces envoyées au Canada. Les entreprises canadiennes doivent faire face à des tarifs doubles sur les pièces et les véhicules finis. NFI Group, propriétaire de New Flyer, et Nova Bus ressentent déjà les effets de cette situation.
Les entreprises canadiennes craignent que l'intégration nord-américaine ne les expose à des risques financiers accrus. Les retards et les coûts supplémentaires pourraient nuire à leur viabilité à long terme, surtout si des changements politiques entraînent une réduction des subventions gouvernementales.
Les agences de transit, comme OC Transpo à Ottawa, se retrouvent dans une situation difficile. Avec 55 % de leur flotte devant être retirée, elles doivent désormais s'appuyer sur des autobus vieillissants. Cela entraîne des problèmes de fiabilité et des coûts d'entretien accrus.
Pour faire face à cette crise, certaines villes envisagent d'acheter davantage d'autobus diesel, mais même ces options sont limitées. Les délais de livraison pour de nouveaux autobus peuvent atteindre jusqu'à deux ans, ce qui complique encore la situation pour les agences de transit.
La transition vers les autobus électriques à Ottawa et au Canada est entravée par des défis complexes. Les retards de fabrication, les tarifs douaniers et les problèmes de financement mettent en péril l'avenir des transports en commun. Les agences de transit doivent naviguer dans un environnement incertain, tout en cherchant des solutions pour maintenir des services fiables et durables.