La Fiscalía du Tribunal Suprême a déposé un recours de cassation contre l'absolution "arbitraire et cruelle" de l'ancien footballeur Dani Alves. Ce recours, long de 63 pages, critique la décision du Tribunal Supérieur de Justice de Catalogne (TSJC) et remet en question la valeur du consentement.
Dans son écrit, la Fiscalía accuse le TSJC de "reculer des siècles" en considérant le consentement. Elle évoque un postulat médiéval selon lequel "la femme qui consent à s'enivrer avec un homme consent à tout". Cette critique s'appuie sur les arguments de la sentenced de l'Audience de Barcelone, qui avait condamné Alves à quatre ans et demi de prison pour viol.
Le recours demande à la Chambre criminelle du Suprême de rétablir les raisonnements de l'Audience Provinciale. Il souligne que le TSJC s'est concentré sur deux points pour remettre en question la fiabilité du récit de la présumée victime. Le premier point concerne le fait qu'elle ait accompagné Alves volontairement dans un réservé de discothèque, en contradiction avec ses déclarations.
Le second point porte sur la conclusion que la victime aurait pratiqué une fellation, ce que l'Audience n'a pas validé. La Fiscalía estime que ces éléments sont irrationnels et arbitraires. Elle souligne que le fait de traverser la porte de la suite ne peut pas être interprété comme une acceptation de toutes les pratiques sexuelles.
Selon le TSJ, la victime pouvait retirer son consentement à tout moment. Cependant, la Fiscalía considère que les imprécisions dans son récit sont compréhensibles, résultant d'un blocage traumatique. Elle affirme que ces contradictions sont le reflet de la douleur vécue par la victime.
Concernant la preuve periciale, le TSJ a contredit l'Audience en affirmant qu'une fellation avait eu lieu, basée sur une analyse ADN. La Fiscalía conteste cette interprétation, soulignant que les échantillons pourraient provenir de la salive d'Alves. Elle insiste sur le fait que cela ne prouve pas que la jeune femme ait menti.
Pour la Fiscalía, la conclusion du TSJ résulte d'une mauvaise interprétation des déclarations d'un expert. Elle soutient que la valorisation de cette preuve est arbitraire et cruelle envers la jeune femme, la condamnant moralement.
En conclusion, le recours de cassation souligne que les raisons avancées par le tribunal pour douter de la déclaration de la jeune femme sont complètement arbitraires. La Fiscalía appelle à une réévaluation de la situation afin de rendre justice à la victime.