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Malgré la loi « anti-fessées », pourquoi les violences éducatives demeurent-elles ancrées en France ? Déplorent les associations.

Publié le : 16 mai 2025

Introduction

En France, huit parents sur dix admettent avoir eu recours à au moins une forme de violence éducative ordinaire. Ce phénomène, remis sur le devant de la scène avec l'affaire Bétharram, est encore profondément ancré dans les mentalités. Les associations de défense des droits des enfants appellent l'exécutif à agir contre ce fléau.

Progrès et défis depuis la loi de 2019

Depuis l'adoption de la loi anti-fessée en 2019, des avancées ont été constatées. Cependant, les punitions et humiliations éducatives demeurent présentes dans notre société. Joëlle Sicamois, directrice de la Fondation pour l’enfance, souligne qu'il est difficile de modifier les méthodes éducatives.

Les méthodes qui reposent sur la peur et la douleur continuent d'être banalisées. Gilles Lazimi, médecin généraliste et président de l'association Stop VEO, affirme que ces pratiques sont encore trop souvent utilisées sous prétexte d'éduquer l'enfant.

Une situation préoccupante

Malgré une meilleure sensibilisation, la situation des violences éducatives ordinaires reste préoccupante. Le dernier baromètre Ifop de 2024 révèle une augmentation de ces violences dans la sphère familiale. En effet, 81 % des parents ont déclaré avoir eu recours à une forme de violence éducative ordinaire dans la semaine précédant l'enquête.

Les violences corporelles, bien que moins fréquentes, persistent. Près d'un quart des parents ont donné une fessée, et 21 % ont bousculé leur enfant. Ces chiffres soulignent l'ampleur du problème et la nécessité d'une prise de conscience collective.

Évolution des perceptions

Les perceptions des violences éducatives évoluent. Par exemple, 69 % des sondés considèrent que bousculer un enfant est une violence, une augmentation par rapport aux années précédentes. De même, 68 % reconnaissent que donner une gifle constitue une violence éducative.

En revanche, de moins en moins de parents estiment que crier après un enfant est une forme de violence. En 2024, seulement 53 % des parents partagent cette opinion, ce qui soulève des questions sur la normalisation de certaines pratiques éducatives.

Réactions à la loi de 2019

La loi de 2019 est perçue par une majorité de parents comme une intrusion de l’État dans les affaires privées. En effet, 60 % des parents estiment que cette législation interfère avec leur autorité parentale. Cela soulève un débat sur l'équilibre entre l'éducation et la protection des droits des enfants.

Les associations continuent de plaider pour une prise de conscience et un changement durable dans les pratiques éducatives. Les enjeux sont cruciaux pour l'avenir des enfants et la société dans son ensemble.

Conclusion

En somme, bien que des progrès aient été réalisés depuis la loi anti-fessée de 2019, les violences éducatives ordinaires persistent. La société doit continuer à évoluer pour garantir le bien-être des enfants. Les efforts des associations et des professionnels de la santé sont essentiels pour créer un environnement éducatif sain et respectueux.

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