Près d'un tiers des jeunes âgés de 18 à 30 ans en Espagne, soit 28,9%, a déclaré avoir subi de la violence sexuelle durant leur enfance. De plus, un quart des répondants, soit 25,7%, a fait état de violence dans le cadre de leur couple, selon une étude intitulée 'Prévalence de la violence contre l'enfance et l'adolescence'.
Ce rapport, présenté par le Ministère de la Jeunesse et de l'Enfance, a été élaboré par Sigma Dos à partir des souvenirs d'adultes dans une macro-enquête ayant recueilli plus de 9 000 réponses. L'étude identifie six types de violence : psychologique, physique, sexuelle, dans le cadre de la relation de couple, par négligence et numérique, comme le précise Europa Press.
En examinant les résultats, il apparaît que 28,9% des personnes interrogées affirment avoir subi de la violence sexuelle, et une personne sur dix indique avoir continué à en souffrir à l'âge adulte. Les principaux auteurs de cette violence sont les partenaires (32,3%), suivis par des adultes inconnus (25,6%) et des amis (21%).
Concernant la période de l'enfance, le principal agresseur est le père, avec 21,6%, suivi d'un membre de la famille mineur. Les environnements où la violence sexuelle est le plus souvent signalée sont le milieu familial (46,6%), communautaire (37,3%) et scolaire (36,9%).
En ce qui concerne la violence dans le cadre des couples, 25,7% des répondants ont déclaré avoir été victimes, avec un taux de répétition de 13,3% à l'âge adulte. Plus de 22% des personnes interrogées ont rapporté avoir reçu des insultes ou des humiliations de la part de leur partenaire, et un pourcentage similaire a été forcé à avoir des relations sexuelles.
Le chiffre grimpe à 30% lorsque l'on demande si leur partenaire s'est fâché en les voyant parler avec une autre personne. Le rapport indique également que 28,7% des femmes ont subi de la violence de la part de leur partenaire durant leur enfance, un risque 33% plus élevé que celui des hommes.
Environ 48,1% des personnes interrogées ont souffert de violence psychologique durant leur enfance, les principaux agresseurs étant les progeniteurs. Parmi les victimes de ce type de violence, 22,5% ont continué à en souffrir à l'âge adulte. De plus, 40,5% des répondants ont subi de la violence physique, également principalement de la part des parents.
Le rapport révèle que 24,9% des personnes ont souffert de violence numérique, et une personne sur dix a continué à en souffrir à l'âge adulte. Les principaux auteurs de cette violence numérique sont les partenaires (27,9%), des adultes inconnus (26,3%) et des mineurs (23,9%).
La ministre de la Jeunesse, Sira Rego, a souligné que la violence contre les enfants est le reflet du patriarcat et d'une croyance erronée sur la propriété des enfants. Elle a averti que ces violences ne sont pas des accidents, mais le résultat d'une structure profondément enracinée. Le ministère a également proposé une réforme pour garantir le droit des enfants à être entendus dans les processus administratifs et judiciaires.
Cette réforme vise à établir l'obligation d'écouter les enfants de moins de 12 ans et à assurer une défense légale en cas de conflit parental. Il est crucial de reconnaître et de traiter ces violences pour guérir les blessures héritées par les générations futures.