Violences conjugales : Depuis #MeToo, les plaintes et les condamnations en hausse

Introduction

Le nombre de plaintes pour violences conjugales a considérablement augmenté ces dernières années, mais cela reste en deçà de la réalité. Le mouvement MeToo a joué un rôle clé dans cette libération de la parole des victimes. Ce phénomène a mis en lumière des chiffres alarmants concernant les violences sexistes et sexuelles.

Augmentation des plaintes

Selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), le nombre total de plaintes a doublé depuis la fin de 2017, suite à l'affaire Weinstein. Cependant, les condamnations restent inférieures au nombre de faits commis. En effet, 85 % des victimes sont des femmes, tandis que 86 % des auteurs sont des hommes.

Entre 2016 et 2023, les violences conjugales enregistrées ont plus que doublé, passant de 124 086 à 270 711. Cette augmentation est due à une prise de conscience accrue et à une volonté des victimes de dénoncer leurs agresseurs.

Défis rencontrés par les victimes

Malgré cette hausse des plaintes, seulement 14 % des victimes ont porté plainte en 2022. Christelle Hamel, sociologue, souligne que dépôt de plainte contre un proche est complexe. Les victimes ressentent souvent le besoin d'être protégées rapidement, ce qui n'est pas toujours le cas.

Un tiers des violences physiques faites aux femmes proviennent d'un partenaire ou ex-partenaire. En 2021, 1,4 % des femmes en France ont subi des violences conjugales, et ces violences sont souvent répétées.

Classement des affaires

En 2023, plus de 4 plaintes sur 10 ont été classées sans suite. Les raisons incluent des infractions insuffisamment caractérisées ou l'absence d'infraction. De plus, le nombre de faits portés à la justice a augmenté de près de 200 % entre 2017 et 2023, rendant la collecte de preuves plus difficile.

Environ 9 % des affaires ont été classées sans suite après une procédure alternative, tandis que 7 % l'ont été après une composition pénale. Cela montre les défis auxquels sont confrontées les victimes dans le système judiciaire.

Peines infligées et féminicides

Les tribunaux condamnent largement les mis en cause, avec un taux de condamnation de 93,1 % en 2023. Parmi ces condamnations, 87 % sont des peines d'emprisonnement. En 2023, 41 346 peines ont été prononcées pour violence au sein du couple, un chiffre en forte hausse depuis 2017.

Chaque jour, au moins trois femmes sont victimes de tentatives de féminicides ou de féminicides conjugaux. En 2023, 96 femmes ont été tuées par leur conjoint, ce qui souligne l'urgence de cette problématique.

Conclusion

La situation des violences conjugales en France est alarmante. Malgré une augmentation des plaintes et des condamnations, de nombreux défis demeurent. Les victimes doivent être soutenues et protégées pour qu'elles puissent dénoncer ces actes sans crainte. Il est essentiel d'améliorer le système judiciaire pour garantir la sécurité des victimes.