
Une décision radicale a été prise par les États-Unis ce mardi. Ils ont annoncé des sanctions visant cinq personnalités européennes qui militent pour une stricte régulation de la tech. Parmi eux se trouve Thierry Breton, un ancien commissaire européen, qui se voit interdit de séjour.
Le département d'État a justifié ces sanctions en affirmant que les actions de ces individus ressemblent à de la censure nuisant aux intérêts américains. Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine, a déclaré sur X que les idéologues européens mènent des actions concertées pour contraindre les plateformes américaines à sanctionner les opinions qu'ils désapprouvent.
Thierry Breton a rapidement réagi en dénonçant un vent de maccarthysme soufflant aux États-Unis. Il a publié deux messages identiques, l'un en français et l'autre en anglais, s'interrogeant sur la résurgence de ce phénomène. Ce terme fait référence à la chasse aux sorcières anticommuniste menée par le sénateur Joseph McCarthy dans les années 1950.
Il a également rappelé que 90 % du Parlement européen, démocratiquement élu, ainsi que les 27 États membres, ont voté à l'unanimité le DSA, la législation européenne sur le numérique. Breton a adressé un message clair à ses amis américains : la censure n'est pas là où ils le pensent.
Le gouvernement français a réagi avec fermeté face à ces sanctions. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a déclaré que le règlement sur les services numériques (DSA) a été démocratiquement adopté en Europe. Il a précisé que ce règlement vise à faire en sorte que ce qui est illégal hors ligne le soit également en ligne.
Barrot a aussi souligné que le DSA n'a aucune portée extraterritoriale et ne concerne pas les États-Unis. Cette position montre l'engagement de la France à défendre ses décisions politiques face aux pressions extérieures.
Outre Thierry Breton, d'autres personnalités ont également été sanctionnées. Parmi elles figurent des représentants d'ONG qui luttent contre la désinformation et les messages haineux en ligne. Imran Ahmed, Clare Melford et Anna-Lena von Hodenberg, fondatrice de l'ONG allemande HateAid, font partie de ces personnes ciblées.
Josephine Ballon, également membre de cette même association, a été sanctionnée. Ces actions illustrent l'offensive d'envergure menée par l'administration américaine contre les règles de l'Union européenne qui imposent des obligations aux plateformes concernant le signalement de contenus problématiques.
Les sanctions américaines à l'encontre de personnalités européennes soulèvent des questions sur la censure et la régulation de la tech. La France et ses représentants défendent avec vigueur le cadre législatif européen, affirmant qu'il a été adopté démocratiquement. Ces tensions entre les États-Unis et l'Europe sur la régulation numérique pourraient avoir des conséquences durables sur les relations transatlantiques.