Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a annoncé que les États-Unis révoquent immédiatement les visas délivrés à tous les détenteurs de passeports sud-soudanais. Cette décision fait suite au refus de la nation africaine d'accepter ses citoyens expulsés des États-Unis. Rubio a précisé que les citoyens sud-soudanais arrivant aux ports d'entrée américains seront également bloqués.
Il a blâmé "l'échec du gouvernement de transition du Sud-Soudan à accepter le retour de ses citoyens rapatriés en temps opportun". Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la politique d'immigration de l'administration Trump, qui prône l'expulsion des migrants illégaux.
Rubio a déclaré : "Il est temps que le gouvernement de transition du Sud-Soudan cesse de profiter des États-Unis." Chaque pays doit accepter le retour de ses citoyens lorsque ceux-ci sont expulsés, a-t-il ajouté. Cette décision intervient alors que des craintes croissantes émergent concernant une nouvelle descente du Sud-Soudan dans la guerre civile.
Le 8 mars, les États-Unis ont ordonné à tout leur personnel non essentiel de quitter le Sud-Soudan en raison de combats régionaux menaçant un fragile accord de paix établi en 2018. Les Sud-Soudanais aux États-Unis avaient auparavant bénéficié d'un statut de protection temporaire (TPS), qui allait expirer le 3 mai.
Le Sud-Soudan, la plus récente nation du monde, a obtenu son indépendance en 2011 après avoir fait sécession du Soudan. Cependant, deux ans plus tard, des tensions entre le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar ont conduit à une guerre civile, faisant plus de 400 000 morts.
Un accord de partage du pouvoir en 2018 a mis fin aux combats, mais des éléments clés de cet accord, tels qu'une nouvelle constitution et des élections, n'ont pas été mis en œuvre. La violence sporadique entre groupes ethniques et locaux persiste dans certaines parties du pays.
Depuis son retour au pouvoir, l'administration Trump a eu des conflits avec des gouvernements internationaux concernant les expulsions de leurs ressortissants. En janvier, le président colombien Gustavo Petro a interdit à deux vols militaires américains transportant des migrants expulsés d'atterrir en Colombie. Petro a finalement cédé après que Trump a promis d'imposer des tarifs et des sanctions écrasantes sur la Colombie.
La décision des États-Unis d'annuler les visas des Sud-Soudanais souligne les tensions croissantes entre les deux nations. Cela met en lumière les défis auxquels le Sud-Soudan est confronté, tant sur le plan interne qu'international. Les événements récents pourraient avoir des répercussions significatives sur la situation humanitaire et politique dans le pays.