
Le 22 janvier 2020, le ministre José Luis Ábalos a évoqué le projet de la Y basque, promettant une inauguration pour le « horizon de 2023 ». Cette déclaration a suscité des rires parmi les représentants du secteur ferroviaire européen présents au Kursaal. Six ans plus tard, la situation demeure incertaine, et personne n'ose avancer de date pour l'achèvement de cette infrastructure.
La Y basque, un projet de réseau ferroviaire, a débuté en 2004. En avril 2012, le premier tronçon de 2,9 kilomètres a été achevé. Cependant, ce tronçon nécessite des modifications pour accueillir un train rapide. L'objectif est de relier les trois capitales basques d'ici 2027 à 2030.
Actuellement, le projet est confronté à des retards importants. La connexion avec la France pourrait ne pas être achevée avant 2040, et la liaison avec Burgos est prévue pour 2032. Les usagers espèrent pouvoir voyager entre Vitoria et Bilbao, mais cela reste une promesse lointaine.
Le budget initial de 3,5 milliards d'euros pour la Y basque est désormais largement dépassé. À ce jour, environ 4 milliards d'euros ont été investis, et il faudra encore 5 milliards supplémentaires pour compléter le projet. Ce dépassement de coûts soulève des questions sur la gestion de ce projet ambitieux.
La complexité du projet se manifeste par la présence de 23 tunnels et 44 viaducs sur les 175 kilomètres de la ligne. Ces défis techniques expliquent en partie les retards accumulés depuis deux décennies.
Le projet de la Y basque a été entravé par des événements tragiques, notamment par des actes de terrorisme. Pendant des décennies, la bande ETA a tenté de saboter la construction de cette infrastructure. La pression exercée par le terrorisme a nécessité des mesures de sécurité renforcées pour le personnel technique.
Les conséquences de ces actes ont prolongé les délais de réalisation. Si un jour les travaux sont achevés, la Y basque comptera cinq stations, mais la situation actuelle reste précaire.
La station d'Ezkio-Itxaso, achevée en décembre 2022, pourrait devenir un symbole de l'inefficacité du projet. Bien qu'elle ait été conçue pour relier la Y basque à Pamplona, son avenir est incertain. Les partis politiques d'Álava s'opposent à cette connexion, préférant une liaison via Vitoria.
Cette situation a engendré des conflits internes au sein du PNV. La ministre Raquel Sánchez a décidé de geler le projet en raison des intérêts électoraux en jeu. Les rapports techniques pour déterminer l'avenir de la station devraient être prêts d'ici le printemps 2026.
Le projet de la Y basque, bien qu'ambitieux, est confronté à de nombreux défis. Avec des retards accumulés et des coûts en constante augmentation, son achèvement semble encore lointain. Les espoirs des usagers de bénéficier d'un réseau rapide entre les capitales basques restent suspendus à des promesses qui doivent encore se concrétiser.