La ministre des Sports, Marie Barsacq, a déclaré que l'éventuelle interdiction du voile dans le sport amateur n'est "pas une priorité" en ce moment. Cette déclaration a été faite lors d'un entretien avec l'AFP. Le sujet est délicat et sensible, et le gouvernement ne souhaite pas rouvrir ce dossier pour l'instant.
Le 18 février, le Sénat a adopté une proposition de loi du sénateur Michel Savin, soutenue par le gouvernement. Cette loi vise à interdire le port de signes religieux, y compris le voile, dans toutes les compétitions sportives, même au niveau amateur. Toutefois, cette proposition doit encore être discutée à l'Assemblée nationale avant d'être votée.
Marie Barsacq a souligné que le calendrier parlementaire est très serré. Le gouvernement a d'autres priorités telles que la lutte contre le narcotrafic et la sécurité dans les transports. Par conséquent, le sujet du voile ne fait pas partie des enjeux immédiats à traiter.
La situation du sport français est complexe, avec des fédérations aux positions divergentes. Certaines, comme le handball, permettent le port du voile, tandis que d'autres, comme le football et le volley-ball, l'interdisent. Cette disparité crée des tensions au sein du milieu sportif.
Pour la ministre, le sport doit être accessible à toutes et tous. Elle considère que le sport est un outil d'émancipation et de construction de soi. Marie Barsacq insiste sur l'importance d'intégrer tout le monde, indépendamment des croyances religieuses.
Elle a également mentionné que le sujet du voile dépasse largement le cadre sportif. Selon elle, il y a un prisme autour du sport qui peut donner l'impression d'une plus grande radicalisation dans ce domaine par rapport à d'autres secteurs de la société.
Au-delà du voile, un rapport de l'Assemblée nationale évoque des dérives communautaristes et islamistes dans le sport. Les rapporteurs, Julien Odoul et Caroline Yadan, estiment que la situation est préoccupante, avec plus de 500 clubs signalés pour des comportements communautaristes.
Un précédent rapport de l'Institut des hautes études du ministère de l'Intérieur affirmait que les données ne montrent pas de phénomène significatif de radicalisation dans le sport. Ce contraste suscite des interrogations sur la réalité des problèmes communautaristes dans le milieu sportif.
En résumé, la question du port du voile dans le sport amateur reste un sujet sensible, non prioritaire pour le gouvernement. Les positions divergentes des fédérations sportives compliquent la situation. Enfin, les préoccupations concernant les dérives communautaristes nécessitent une attention particulière, bien que les données actuelles ne confirment pas une radicalisation significative dans le sport.