Dans le port du Havre, la compagnie de fret maritime à la voile Towt fait face à un changement crucial. Ses deux premiers navires, Anémos et Artémis, ne porteront plus le pavillon français dans quelques semaines. Cette décision soulève des inquiétudes quant à l'avenir du transport maritime décarboné.
Guillaume Le Grand, cofondateur de Towt, exprime son regret face à cette situation. Il affirme que ne pas agir serait une faute de gestion. Les navires, ainsi que six autres déjà commandés, vont changer de pavillon, entraînant la disparition du nom du Havre de leurs coques.
Cette décision est d'autant plus difficile à accepter car elle symbolise un recul pour la France dans le domaine du transport maritime durable. « On ne fait pas du greenwashing », insiste-t-il, soulignant la viabilité de leur modèle commercial.
Depuis le 1er mars, une nouvelle législation a modifié les règles pour les armateurs français. Cette loi, adoptée par le Sénat, supprime le remboursement des cotisations d'allocations familiales et des contributions d'assurance chômage pour les marins sous pavillon français. Cela représente une augmentation des charges de 25 % sur les salaires des marins.
Guillaume Le Grand souligne que cette situation met en péril l'avenir de sa compagnie. « Du jour au lendemain, on change les règles du jeu », déplore-t-il, ce qui complique le développement de Towt qui emploie actuellement 35 personnes.
La décision de changer de pavillon pourrait également entraîner des départs parmi l'équipage. Certains marins pourraient chercher à rester sous le droit français, ce qui pourrait affecter la stabilité de l'entreprise. Le Grand est conscient des conséquences de cette législation sur ses employés.
Il précise qu'il ne se tournera pas vers des pavillons comme ceux des Bahamas ou de la Sierra Leone pour réduire les coûts. Cependant, l'incertitude demeure quant à l'avenir de Towt et de ses opérations.
La situation actuelle de la compagnie Towt illustre les défis auxquels sont confrontés les armateurs français. Les changements législatifs ont des répercussions directes sur leur modèle économique. Alors que la compagnie envisage de nouveaux horizons, la question de la durabilité et de l'avenir du transport maritime décarboné reste au cœur des préoccupations.