Voitures Trop Chères : Les Dirigeants De Renault Et Stellantis Appellent À Une Simplification Drastique Des Réglementations

La situation du marché automobile européen

Les dirigeants de Stellantis et de Renault tirent la sonnette d’alarme concernant le marché automobile européen. Dans un entretien au Figaro, John Elkann et Luca de Meo soulignent que ce marché est en chute libre depuis près de cinq ans. C'est le seul grand marché qui n'a pas retrouvé son niveau d'avant Covid.

Selon Elkann, l'année dernière, environ 15 millions de véhicules ont été vendus en Europe, contre 18 millions en 2019. Si cette tendance se poursuit, le marché pourrait être divisé par deux dans une décennie, s’inquiète de Meo.

Complexité et coût des véhicules

Les deux patrons évoquent la nécessité de revenir à des voitures populaires, accessibles à tous. De Meo affirme que les règles européennes rendent les voitures « plus complexes, plus lourdes et plus chères ». Cela empêche de nombreuses personnes de se les offrir.

Les chiffres sont alarmants : entre 2015 et 2030, le coût d’une Clio pourrait augmenter de 40 %, principalement en raison de la réglementation. Autrefois, les petites voitures représentaient 75 % du marché en Italie, aujourd'hui, ce chiffre a chuté à 5 % en Europe.

Appel à une réglementation différenciée

Pour relancer le marché des petites voitures, les dirigeants demandent une réglementation différenciée. De Meo explique que les règles actuelles sont conçues pour des véhicules plus grands, ce qui complique la rentabilité des petites voitures. Le coût réglementaire est le même, qu’il s’agisse d'une citadine ou d'une berline.

Parmi les normes évoquées, on trouve l'assistance pour le non-franchissement de lignes, alors que ces voitures effectuent 95 % de leurs trajets en ville. D'autres normes, comme celles sur la sécurité des piétons, ajoutent également des coûts importants.

Augmentation des prix et simplification nécessaire

Renault et Stellantis exigent une mise en œuvre rapide de la simplification annoncée par Ursula von der Leyen. Actuellement, un quart de l'ingénierie est consacré à la réglementation. Elkann souligne qu'une centaine de nouvelles réglementations entreront en vigueur d'ici 2030, augmentant encore le prix des voitures de 40 %.

Ils proposent trois objectifs : d'abord, la réglementation doit s'appliquer uniquement aux nouveaux modèles ; ensuite, il faut des règles par paquets ; enfin, un guichet unique à la Commission européenne est nécessaire pour éviter des stratégies contradictoires.

Les défis de l'électrique

Les dirigeants soulignent que l'Union européenne s'est trop concentrée sur les véhicules zéro émission. Elkann indique que remplacer les 250 millions de voitures polluantes en circulation est crucial. La moyenne d'âge de ces véhicules est de 12 ans en Europe.

De Meo critique le débat qui oppose souvent l'électrique au thermique. Il affirme que les constructeurs peuvent offrir une gamme variée de véhicules. Remplacer tous les volumes actuels par de l'électrique est impossible dans les conditions actuelles.

Conclusion

En somme, les dirigeants de Stellantis et de Renault alertent sur la nécessité d'adapter la réglementation pour revitaliser le marché automobile européen. Ils appellent à une simplification des normes pour permettre une meilleure accessibilité des véhicules. L'avenir du secteur dépendra de la capacité à répondre à ces défis.