À Toronto, un nouveau développement pourrait changer la donne concernant les voitures volées. La Canada Border Services Agency (CBSA) a commencé à partager des données sur les exportations de véhicules, ce qui pourrait aider à lutter contre le vol de voitures. Cette initiative vise à combler une lacune que certains experts ont identifiée.
Depuis cette semaine, la CBSA a commencé à partager certaines données sur les exportations de véhicules avec CARFAX et l'Association Équité. Cette collaboration pourrait améliorer la détection des véhicules volés, bien que l'utilisation précise de ces données par CARFAX et Équité reste floue.
Les numéros d'identification des véhicules (VIN) des voitures exportées légalement sont très recherchés par les criminels. Ils clonent ces numéros pour les apposer sur des véhicules volés, une méthode connue sous le nom de re-VINing. Ce phénomène complique la tâche des concessionnaires et des acheteurs pour vérifier l'historique des véhicules.
Le vol de voitures a considérablement augmenté ces dernières années. Entre 2021 et 2023, les incidents ont grimpé de près d'un tiers, atteignant 70 475 cas, selon les statistiques de l'Association Équité. Toutefois, les efforts de la police semblent porter leurs fruits, avec une baisse de 18,6 % des vols entre 2023 et 2024.
Les experts estiment que les véhicules volés sont souvent exportés illégalement, démontés pour pièces, ou re-VINés. Le détective Greg O'Connor souligne que le re-VINing est un problème majeur, affectant même les camions de transport. Les criminels préfèrent cloner des VINs de véhicules exportés légalement, car cela réduit les risques d'être découverts.
Les concessionnaires peuvent parfois être dupés par des voitures volées, même en faisant preuve de diligence. Sam Cosentino, directeur de l'application des lois à l'Ontario Motor Vehicle Industry Council (OMVIC), affirme que ces fraudes peuvent tromper des experts du secteur.
Garry Letichever, propriétaire d'un concessionnaire à Toronto, rencontre régulièrement des VINs frauduleux. Bien qu'il parvienne à en détecter la plupart, certains passent inaperçus, ce qui peut entraîner des complications pour les acheteurs innocents.
James Hamilton, directeur exécutif de l'Association des concessionnaires de voitures d'occasion de l'Ontario, a contacté la CBSA pour obtenir des informations sur les VINs exportés. Il souhaite que ces données soient accessibles aux concessionnaires, mais la CBSA invoque des préoccupations de confidentialité.
Hamilton conteste cette position, arguant que les VINs sont déjà des informations publiques. La CBSA a commencé à partager certaines informations avec CARFAX et Équité, mais Hamilton espère un accès plus large pour aider les concessionnaires dans leur recherche.
La lutte contre le vol de voitures et le re-VINing nécessite une collaboration accrue entre les agences gouvernementales et les acteurs de l'industrie. Le partage de données entre la CBSA, CARFAX et Équité est un pas dans la bonne direction, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour protéger les consommateurs et réduire les fraudes.