La chanson «Volver / con la frente marchita» résonne dans le Pavillon de Convenciones de la Casa de Campo à Madrid. Ce morceau interprété par Estrella Morente accompagne le cinquième congrès de Podemos, soulignant l'idée que ce parti politique souhaite revenir à ses racines. Un parti qui a marqué l'espace de la gauche alternative, capable d'influencer la vie politique espagnole.
Podemos semble avoir l'« âme aferrada » à un « doux souvenir », celui des 5,2 millions de voix obtenues lors de ses premières élections générales. Ce succès a secoué le système politique espagnol, suscitant la peur au sein du PSOE. La transformation du Podemos d'antan, qui a émergé de Vistalegre, est frappante par rapport à celui d'aujourd'hui.
Le congrès a réuni des centaines de personnes, avec un cri évocateur des présentateurs : « Nous sommes toujours vivants et debout ». Bien que Podemos conserve l'épique et le charisme de certains de ses leaders, il entre dans un nouveau cycle visant à regagner le trône de la gauche, perdu au profit de Sumar et Yolanda Díaz.
Pour récupérer son influence, Podemos mise sur une lutte identitaire et une guerre culturelle. Le parti sort de cette assemblée avec l'intention de se positionner sur l'échiquier politique, en s'appuyant sur les valeurs fondamentales de la « vraie gauche ». La nouvelle vie de Podemos, comme le suggère la chanson, consiste à rechercher les votes nécessaires pour défier le leadership de Díaz.
Le chemin choisi implique un repli identitaire, visant à connecter avec la population qui se sent fortement de gauche. Ione Belarra et Irene Montero appellent à « récupérer l'orgueil » de ce que représente la gauche, en défendant ses principes et son organisation.
Podemos a trouvé un leitmotiv : diriger un nouveau front contre la guerre. Les dirigeants du parti souhaitent construire un front social « pour la paix », s'opposant au « régime de guerre » que Pedro Sánchez et l'Union Européenne veulent imposer à l'Espagne. Cette position pourrait séduire un important segment de l'électorat de gauche.
Son principal rival, Sumar, doit naviguer entre des contradictions, étant contre le réarmement tout en faisant partie d'un gouvernement qui augmente les dépenses militaires. Díaz se retrouve dans une situation délicate, tandis que Podemos peut s'opposer librement depuis l'extérieur.
Montero, candidate de Podemos aux prochaines élections générales, défend la nécessité de se mobiliser contre la guerre. Le collectif de gauche se prépare à des manifestations majeures, déjà en cours. Podemos veut capter l'indignation des citoyens face aux enjeux actuels, tout en se connectant aux mouvements de 2015.
La stratégie de Podemos inclut également la critique des politiques de Pedro Sánchez, qu'ils jugent insuffisantes. Ce « malmenorisme » implique un gouvernement qui ne gouverne pas et qui adopte des politiques de droite. Cela ouvre une ère de confrontation accrue avec Sánchez, augmentant la valeur de leurs votes au Congrès.
Podemos semble déterminé à revenir sur le devant de la scène, en s'opposant à tous. Le parti mise sur des axes clairs : le réarmement et la revitalisation de la gauche. Ces stratégies pourraient remettre en question la gouvernabilité de Sánchez, plongeant ainsi la législature dans plus d'incertitude. Le retour de Podemos est annoncé, prêt à affronter tous les défis.