Les récentes déclarations de Santiago Abascal à l'encontre des évêques ne sont pas passées inaperçues. Le leader de Vox, qui a généralement évité les confrontations directes avec l'Église, a répondu à des critiques formulées par la Conférence épiscopale concernant l'interdiction des célébrations musulmanes à Jumilla. Son intervention soulève des questions sur les relations entre la politique et la religion en Espagne.
Abascal a exprimé son incompréhension face aux critiques des évêques, insinuant que leur silence sur les politiques migratoires pourrait être lié aux subventions qu'ils reçoivent. Il a également évoqué des cas de pédophilie qui pourraient les contraindre à se taire. Ces affirmations marquent un tournant dans son discours, où il place ses positions migratoires au-dessus de tout autre principe.
Ce discours semble résonner avec l'électorat croyant, qui, selon les dernières enquêtes, soutient de plus en plus les idées de Vox. En effet, 14,8 % des électeurs envisageraient de voter pour ce parti, avec une majorité d'entre eux s'identifiant comme catholiques.
Les données montrent que 72 % des électeurs de Vox se considèrent comme catholiques, ce qui représente environ 2,6 millions de personnes. Ce soutien reste intact malgré le durcissement du discours du parti sur les questions migratoires. Au contraire, Vox a vu son nombre d'électeurs augmenter au sein de la population catholique.
Entre juin et août, Vox a gagné plus de 300 000 voix, en grande partie grâce à ses propositions sur les déportations massives. Ce soutien est particulièrement fort parmi les catholiques pratiquants, dont le pourcentage de vote pour Vox a grimpé de 18,7 % à 24,1 % en seulement deux mois.
Une enquête récente a révélé que 74,1 % des électeurs de Vox estiment qu'il existe un problème d'intégration des migrants. Cette opinion est partagée par une majorité de catholiques, qu'ils soient pratiquants ou non. Cela indique que le discours anti-immigration d'Abascal trouve un écho favorable parmi ses partisans.
Les catholiques semblent croire qu'il y a trop d'immigrants en Espagne, ce qui renforce la position de Vox. Le parti a ainsi pu maintenir son discours sans craindre les répercussions de l'Église, qui jusqu'à présent, avait été une institution avec laquelle il cherchait à éviter les conflits.
Au fil du temps, Vox a évolué d'une position plus modérée vers une approche plus agressive concernant les questions migratoires. Abascal a clairement indiqué qu'il n'hésiterait pas à confronter l'Église sur ces sujets, se sentant légitimé par le soutien de ses électeurs catholiques.
Le Parti Populaire (PP) a également durci son discours, mais n'a pas réussi à capter le même soutien électoral. Cela a permis à Vox de se positionner comme le principal représentant des catholiques en matière de politique migratoire, consolidant ainsi son influence dans ce domaine.
En résumé, le discours d'Abascal contre l'Église et son soutien croissant parmi les électeurs catholiques marquent un tournant significatif dans la politique espagnole. Vox, en s'appuyant sur des positions anti-immigration, semble avoir trouvé un terrain fertile parmi les croyants. La confrontation avec l'Église, longtemps évitée, est désormais une réalité, avec le soutien de ses partisans.