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« J'ai perdu mon droit légal de vote : des bureaux fermés tôt ou pas ouverts du tout dans certains villages du Nunavik »

Publié le : 29 avril 2025

Problèmes de vote dans les villages de Nunavik

Le 28 avril 2025, des résidents de plusieurs villages de Nunavik ont signalé que les bureaux de vote avaient fermé prématurément ou n'avaient même pas ouvert. Ces incidents soulèvent des préoccupations sur le respect des droits électoraux dans ces communautés éloignées.

Selon Elections Canada, des conditions météorologiques difficiles et des difficultés à recruter des équipes locales sont à l'origine de ces problèmes. Les résidents, en particulier ceux de Salluit et Puvirnituq, ont exprimé leur frustration face à cette situation.

Des témoignages de frustration

Elia Lauzon, une résidente de Kuujjuaq, a tenté de voter mais a découvert que le bureau fermait à 14h30, soit sept heures plus tôt que prévu. Elle a déclaré : "Je suis juste en colère." Son expérience illustre un sentiment plus large de méfiance envers le système électoral, particulièrement parmi les peuples autochtones.

Les témoignages de plusieurs autres villages confirment des fermetures précoces des bureaux de vote, ce qui a limité l'accès à l'électorat. Les résidents se sentent souvent exclus des processus qui devraient les impliquer.

Réactions et déclarations officielles

Mary Papigatuk, coordinatrice de loisirs à Salluit, a rapporté que les électeurs n'avaient qu'une heure et quinze minutes pour voter avant que les travailleurs ne ferment le bureau. Elle a observé moins de 70 personnes voter durant ce court laps de temps. "C'est un autre exemple de l'utilisation des Inuits par les politiciens," a-t-elle déclaré.

Elections Canada a reconnu les défis logistiques, affirmant que des stratégies avaient été mises en œuvre pour fournir des services de vote. Cependant, ils n'ont pas confirmé combien de villages ont été affectés par ces fermetures.

Un manque de préparation

À Ivujivik, le maire Adamie Kalingo a rapporté que le personnel d'Elections Canada n'avait même pas installé de bureau avant de partir. Cela a créé une confusion parmi les électeurs qui souhaitaient voter. "C'est un véritable désordre," a-t-il dit, soulignant le manque de communication et de préparation.

Les préoccupations concernant le manque de personnel local pour aider aux bureaux de vote sont également partagées par de nombreux résidents, qui estiment que cela nuit à la participation électorale.

Les enjeux de la participation électorale

La participation électorale dans les communautés autochtones a toujours été un problème. En 2021, moins de 9 000 électeurs sur plus de 38 000 enregistrés dans les communautés autochtones du Québec ont voté. Cela représente un taux de participation de seulement 23 %, bien en dessous de la moyenne nationale.

Elia Lauzon a exprimé son désir de voir des améliorations dans le processus électoral, notamment la possibilité de voter en ligne. "Si vous ne pouvez pas envoyer de personnes dans ma région, faites en sorte que je puisse voter en ligne," a-t-elle affirmé.

Les défis linguistiques

Un autre défi majeur est le manque d'informations disponibles en Inuktitut. Mary Papigatuk a souligné qu'il n'y a jamais eu de traduction des campagnes pour les aînés ou les enfants qui ne parlent que cette langue. Cela crée une barrière supplémentaire à la participation.

Les électeurs souhaitent une meilleure communication et une plus grande inclusion pour s'assurer que leurs voix soient entendues dans le système politique.

Conclusion

Les récents événements dans les villages de Nunavik soulignent des lacunes importantes dans le processus électoral. Les préoccupations concernant l'accès au vote et la représentation des peuples autochtones sont plus que jamais d'actualité. Il est crucial que des mesures soient prises pour garantir que tous les électeurs puissent exercer leur droit de vote sans entrave.

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