Les électeurs gabonais se dirigent vers les urnes pour élire leur prochain président. Pour la première fois depuis des décennies, aucun membre de la famille Bongo ne figure sur le bulletin de vote. Cette élection survient après que le général Brice Oligui Nguema a évincé l'ancien président Ali Bongo il y a 19 mois.
Oligui Nguema a modifié la constitution pour se permettre de se présenter à cette élection. Huit candidats sont en lice, dont une seule femme, Gninga Chaning Zenaba, et plusieurs anciens membres du gouvernement sous le régime Bongo, comme Alain Claude Bilie-by-Nze.
Le Gabon, petit pays d'Afrique centrale riche en pétrole et en bois, compte environ 2,5 millions d'habitants. Malgré ses ressources, environ 35 % de la population vit sous le seuil de pauvreté de 2 $ par jour. Les candidats ont principalement cherché à atteindre les électeurs dans l'intérieur du pays pendant la campagne de deux semaines.
À Libreville, la capitale, les affiches de campagne pour Oligui Nguema sont omniprésentes, tandis que celles de ses rivaux sont rares. Ce déséquilibre soulève des préoccupations quant à l'équité du processus électoral.
Les électeurs expriment des attentes claires pour l'avenir du Gabon. Noel Kounta, un électeur enregistré, a déclaré : "Nous voulons un Gabon développé et prospère, bien gouverné, avec justice sociale." Les électeurs souhaitent également une attention particulière à l'emploi et à la gestion des ressources.
Shonnys Akoulatele, une pharmacienne de 30 ans, a souligné le besoin urgent de créer des emplois. Elle a mentionné que le taux de chômage est très élevé et que les dirigeants doivent faire preuve de compassion face à cette réalité, notamment dans le secteur privé.
Oligui Nguema est critiqué pour avoir établi un processus électoral qu'on considère comme biaisé. Des modifications ont été apportées à la constitution et au code électoral pour favoriser sa candidature. De plus, une limite d'âge a été introduite, rendant inéligible l'un de ses principaux rivaux, Albert Ondo Ossa.
Bilie-by-Nze, un autre candidat, a exprimé son désaccord avec Oligui Nguema, le qualifiant de "retour à la caserne". Bien qu'il se présente comme un agent de changement, son association avec l'ancien régime suscite des doutes.
Les élections au Gabon représentent un tournant potentiel pour le pays. Les électeurs espèrent un changement significatif après des décennies de corruption et de cronyisme. Alors que les bureaux de vote ferment à 18h00 heure locale, l'attente des résultats commence. Le Gabon est à un moment crucial de son histoire politique.