Le Conseil Général du Pouvoir Judiciaire (CGPJ) se réunira mercredi prochain pour désigner les présidents de la Salle Pénale et de la Salle de Contentieux Administratif du Tribunal Suprême. Cette élection est bloquée depuis plusieurs mois malgré des négociations discrètes entre les membres progressistes et conservateurs.
Des sources juridiques confirment la difficulté d'atteindre un accord, bien que les équipes de négociation continuent de discuter jusqu'au jour de la réunion. Selon des membres du CGPJ, "il y a une marge si la bonne volonté est présente". Néanmoins, lors de la dernière réunion, il a été constaté que l'accord reste difficile à établir.
La présidente du TS et du CGPJ, Isabel Perelló, a inclus la désignation des présidences dans l'ordre du jour, mais a donné un ultimatum : les postes seront soumis à vote en mai, que ce soit avec ou sans accord. Ainsi, mercredi prochain, les membres voteront pour la première fois pour ces postes clés.
Perelló s'est personnellement engagée à résoudre cette situation, la considérant comme une question institutionnelle. Elle a transmis ce message aux membres des deux sensibilités. Ce Conseil a déjà effectué 102 nominations au sein de la judicature.
Pour la présidence de la Salle Pénale, deux magistrats se disputent le poste : Andrés Martínez Arrieta et Ana Ferrer. Arrieta est perçu comme un "conservateur modéré" par certains, tandis que d'autres le voient comme un "progressiste modéré". Il est le juge le plus ancien du TS et le numéro un du classement judiciaire.
Actuellement, Arrieta exerce la présidence par intérim en raison de son ancienneté. De l'autre côté, Ferrer, qui a tenté de présider le TS l'été dernier, bénéficie du soutien du bloc progressiste. Elle fut la première femme à intégrer la Salle Pénale.
Des tensions se sont intensifiées au sein du CGPJ concernant la présidence de la Salle Pénale. Malgré le blocage, Ferrer refuse de céder la présidence à Arrieta, sachant que cela pourrait être l'aboutissement de sa carrière, alors qu'Arrieta se rapproche de la retraite.
La Salle Pénale est cruciale, car ses magistrats enquêtent sur des membres du gouvernement et des parlementaires, comme l'ancien ministre José Luis Ábalos et le procureur général de l'État, Álvaro García Ortiz.
Pour la présidence de la Salle de Contentieux Administratif, les magistrats Pablo Lucas et Pilar Teso sont en compétition. Lucas, président par intérim, a géré la salle efficacement durant des périodes difficiles, alors que Teso est soutenue par les conseillers progressistes.
Cette salle examine les actes du Conseil des Ministres, y compris les nominations discrétionnaires. Le bloc conservateur soutient que ses candidats sont les meilleurs et ne renoncera pas à ces présidences, tandis que le bloc progressiste évoque des critères variés pour la désignation.
La situation au sein du CGPJ est complexe, avec des enjeux institutionnels importants. Les présidences des salles clés sont en jeu, et les tensions entre les blocs progressiste et conservateur ne font qu'accentuer le défi de parvenir à un accord. Les décisions prises lors de cette réunion pourraient avoir des répercussions significatives sur la judiciarisation en Espagne.